Alstom volatil autour de rumeurs de cession

Le groupe industriel Alstom, dont le désendettement constitue une priorité, annoncerait bientôt la cession de sa filiale de transmission et de distribution d'énergie (T&D), selon une information publiée par Les Echos. Si elle était confirmée, l'opération pourrait rapporter 1,5 milliard d'euros, croit savoir le journal. Ce sont surtout des fonds d'investissement privés qui seraient intéressés mais General Electric, Emerson, Toshiba et Mitsubishi restent des acquéreurs potentiels.T&D est l'une des activités les plus rentables du groupe. Elle a généré en 2002 un chiffre d'affaires de 3,6 milliards d'euros, et elle emploie 33.000 salariés. La société serait valorisée actuellement entre 1,5 et 1,7 milliard d'euros. La vente pourrait être annoncée le 12 mars prochain, lors de la prochaine conférence de presse de la société. Le projet ferait parti du plan Restore Value présenté en mars 2002 et destiné à renforcer le bilan. Alstom avait alors fixé l'objectif de procéder en un an, d'ici le 31 mars 2003, à 2,1 milliards d'euros d'encaissements. Le groupe a dégagé 667 millions d'euros de son augmentation de capital de l'an passé, et a cédé pour 450 millions d'actifs, un montant encore loin des 1,65 milliard d'euros de cession visés. Après s'être désengagé d'actifs non stratégiques comme l'immobilier, Alstom, endetté à hauteur de 4 milliards d'euros, doit maintenant se débarrasser de certaines branches industrielles, les plus difficiles à vendre. A la Bourse de Paris, les réactions sont mitigées et le titre enregistre des fluctuations brutales. Après avoir gagné 3,70% quelques minutes après l'ouverture, le titre perdait 6,40% trois quarts d'heure plus tard, avant de se reprendre. A la clôture, il perd encore 5,72%, à 2,80 euros, en dépit de la reprise de la Bourse. Les investisseurs se sont d'abord réjouis d'apprendre qu'Alstom avançait dans son plan de désendettement. Ainsi, la cession peut être interprétée comme un développement "positif si le groupe a déjà un acheteur à un bon prix", résume Patrice Lambert de Diesbach, l'analyste de CIC Securities. Mais la vente d'un des plus beaux actifs peut aussi être "un message désespéré" alors que la date butoir fixée par le groupe l'an passé se rapproche dangereusement. Et c'est, semble-t-il, cette interprétation qui prévaut sur les marchés.
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