Les groupes électroniques japonais sur la voie du redressement

Pour les grands groupes électroniques japonais, qui ont passé les derniers 18 mois à se restructurer après des pertes records pour l'exercice 2001-2002, l'heure du bilan a sonné. Et tous ne s'en sortent pas de la même façon. Exemple de restructuration réussie, Toshiba. Le groupe diversifié a publié au titre de l'exercice 2002-2003 (clos fin mars) un bénéfice - certes encore symbolique - de 18,5 milliards de yens (140 millions d'euros), contre une perte de 254 milliards de yens l'année d'avant, mais supérieur aux 14 milliards pronostiqués par les analystes. A l'origine de ce redressement: les ventes de semi-conducteurs, qui équipent notamment les appareils photos numérique. "L'augmentation des ventes d'appareils numériques grand public et la croissance économique en Asie [sauf au Japon, ndlr] ont permis une hausse des ventes de semi-conducteurs et d'équipements électroniques", a expliqué le directeur général adjoint du groupe Kiyoaki Shimagami. Le chiffre d'affaires a enregistré une hausse de 4,9% à 5.660 milliards de yens, porté par la progression des ventes asiatiques qui ont augmenté de 27%. Le bénéfice opérationnel est ressorti à 115,4 milliards de yens, contre une perte de 113,6 milliards sur le précédent exercice. L'an passé, Toshiba a mis en place un plan de restructuration drastique, prévoyant la suppression de 11.000 emplois et la rationalisation des capacités de production. Pour l'exercice clos en mars 2004, Toshiba prévoit des performances encore meilleures avec un chiffre d'affaires estimé à 5.700 milliards de yens, un bénéfice net de 40 milliards et un bénéfice avant impôts de 90 milliards. Jeudi, NEC, un autre groupe électronique faisait état d'améliorations sensible. Sur l'exercice 2002-2003, le conglomérat publiait une perte nette divisée par plus de 10 à 24,6 milliards de yens (186 millions d'euros). Au niveau de l'exploitation, le groupe est même revenu dans le vert avec un bénéfice de 120,9 milliards de yens (916 millions d'euros) après un trou de 55,5 milliards de yens sur l'année précédente. "La rentabilité de notre division technologies de l'information s'est améliorée grâce à de meilleures ventes d'ordinateurs personnels après notre programme de restructuration. Les services (liés à la gestion) de logiciels informatiques ont contribué pour moitié à l'augmentation des bénéfices", déclarait un directeur senior de NEC, Shigeo Matsumoto. Pour l'exercice en cours, le groupe compte sortir du rouge.Du côté de Fujitsu enfin, le son de cloche est différent. Essentiellement présent dans l'informatique, le groupe a subi une large perte de 122 milliards de yens, soit 922 millions d'euros, après un déficit de 383 milliards l'année précédente. Conséquence de ces mauvais résultats, Fujitsu va remanier l'ensemble de son comité de direction. Principale mesure, l'actuel directeur général, Naoyuki Akikusa, 64 ans, prenant la responsabilité de ses pertes sur ses épaules, sera démis de ses fonctions opérationnelles pour être relégué au poste de Président (Chairman). Un autre dirigeant, Hiroaki Kurokawa, 60 ans, le remplacera. Estimant que la restructuration du groupe est maintenant achevée, Fujitsu prévoit de sortir du rouge avec un bénéfice de 30 milliards de yens et un bénéfice courant de 60 milliards sur un chiffre d'affaires de 4.800 milliards de yens. Pour l'instant l'offre de logiciels et de services aux entreprises est profitable, mais le groupe doit faire des progrès considérables dans les semi-conducteurs et les équipements télécoms qui continuent de plomber les comptes.
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