Rexel et Gucci pèsent sur PPR

Dans la période actuelle de réorganisation où se trouve PPR, il est parfois difficile de s'y retrouver entre les trois séries de chiffres publiées (réels, pro forma et "nouveau PRR" qui exclut les filiales déjà cédées et Rexel). Du moins les résultats du premier semestre 2003 publié ce matin sont-ils sans équivoque: ils s'orientent tous nettement en baisse. Ainsi, en termes réels, le résultat d'exploitation du groupe recule sur un an de 30,3% à 581 millions d'euros. Quant au résultat net, il glisse de 58,2% à 118,3 millions d'euros. Les cessions d'actifs ont évidemment joué un rôle non négligeable dans cette dégringolade. Reste néanmoins que pro forma, le résultat d'exploitation est également en baisse notable de 9,2% à 508 millions d'euros. Rexel, la filiale de distribution de petit matériel électrique, est, il est vrai, pour beaucoup dans ce mauvais chiffre, mais même en prenant en compte une éventuelle cession de ce groupe, le résultat d'exploitation dit du "nouveau PPR" reste mal orienté: -6,9% à 392,8 millions d'euros. Parmi les points noirs du groupe ce trimestre, il y a donc Rexel. Le résultat d'exploitation de cette filiale est ainsi réduit en un an de 20,9% à 119,4 millions d'euros. Cette mauvaise performance devrait donner de nouveaux arguments pour la cession prochaine de Rexel. Mais la disparition de ce dernier du périmètre du groupe ne règlera pas tous les problèmes du "nouveau PPR".L'activité Luxe ne se porte en effet pas bien non plus. Or cette dernière autour de Gucci (dont PPR détient 67% depuis le 1er septembre) doit être le fer de lance du groupe restructuré. L'activité a ainsi vu son résultat opérationnel glisser de 28% à 120,4 millions d'euros. Il est vrai que la période était plutôt sinistre pour le luxe: SRAS, guerre en Irak et déprime de la consommation ont plombé l'activité. PPR indique cependant que les ventes de Gucci en août se sont redressées nettement aux Etats-Unis, au Japon et en Europe. Seul havre de paix pour PPR: son activité de distribution de détail. Le résultat d'exploitation de cette filiale progresse en effet de 2,92% à 283,6 millions d'euros, loin des attentes pessimistes des analystes qui, selon Reuters, prévoyaient 204,3 millions d'euros. Cette division, qui comprend notamment la FNAC, le Printemps et Conforama, est parvenue, selon le groupe, à "accroître ses parts de marché en France".Pour le reste de l'exercice, le groupe de distribution ne fait pas de prévisions, mais prévoit de poursuivre son "mouvement stratégique", notamment en montant à 70% dans le capital de Gucci. Serge Weinberg, le président de PPR, a indiqué qu'il entendait "continuer à développer ses positions et maintenir un rythme d'ouverture soutenu". Globalement, souligne Serge Weinberg, "le groupe est sur la bonne voie, même s'il lui reste encore quelques étapes à franchir". Mais, malgré l'amélioration attendue aux Etats-Unis et au Japon de la situation économique, les opérateurs ne manquent pas de rester inquiets quant au glissement du groupe vers le luxe. En fin de séance, le titre perd 3,28% à 81 euros.
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