Le chiffre d'affaires de France Télécom ne devrait pas réserver de surprise

L'opérateur de téléphonie France Télécom devrait éviter les surprises mercredi en publiant son chiffre d'affaires annuel et en émettant de nouvelles estimations pour l'exercice en cours. Les analystes ne s'attendent en effet à aucune annonce particulière, après celles faites par le groupe fin 2002.France Télécom devrait avoir enregistré une croissance de 8 à 9% de son chiffre d'affaires, de 46,4 à 46,9 milliards d'euros, en 2002. Pour 2003, la croissance devrait être inférieure à 5%. Des chiffres conformes aux estimations des analystes. Aurel Leven prévoit en effet des ventes en hausse de 8,6 % à 46,74 milliards d'euros pour 2002 et une progression de 3,8% cette année. En revanche, Fideuram Wargny est plus pessimiste, avec une estimation de 45,76 milliards en 2002, soit une progression d'environ 5,8%.La croissance de l'opérateur français est désormais générée par l'activité de téléphonie mobile, qui approche les 45 millions d'abonnés en Europe. Le chiffre d'affaires d'Orange devrait afficher une progression de 14,2%, à 17,23 milliards d'euros, selon Aurel Leven. Les ventes sont attendues à 7,75 milliards d'euros (+12,8%) en France et à 5,96 milliards au Royaume Uni (+11,8%). "Le mobile est vraiment le moteur de croissance du groupe. Il booste actuellement le chiffre d'affaires et devrait faire de même dans les prochaines années pour le cash-flow", expliquait hier un analyste européen à Reuters. En tout cas, ces prévisions ont été remises à jour en octobre dernier, lorsque le groupe a revu ses ambitions à la baisse. A l'origine, il tablait encore sur une hausse de 15% de son activité en 2002. Dans le détail, les investisseurs attendent des indications sur l'évolution de l'Arpu, c'est-à-dire le revenu moyen par abonné, qui devrait se stabiliser. L'Arpu, ainsi que le développement des nouveaux services, sont des éléments déterminants dans la mesure où le marché de la téléphonie mobile parvient peu à peu à maturité, une tendance marquée par un nombre plus limité de terminaux vendus et une croissance d'abonnés moins importante. C'est ce que devraient d'ailleurs confirmer les chiffres de ventes du quatrième trimestre et les prévisions 2003. Après une croissance à deux chiffres, Aurel Leven prévoit pour Orange des ventes en hausse de 8% cette année. C'est la téléphonie mobile qui permet de compenser la contraction de l'activité de téléphonie fixe en France, principale génératrice de cash-flow du groupe. Les ventes, victimes du transfert vers les mobiles et les opérateurs concurrents, sont attendues en retrait de 6,8% sur l'année. Les regards seront focalisés sur la variation du quatrième trimestre, qui devrait confirmer un début de stabilisation de l'activité. En effet, sur la fin de l'année, le chiffre d'affaires des communications fixes en France devrait avoir limité son retrait à 6,1%, contre -6,6% au troisième trimestre et -8,7% au deuxième.Quant à Equant, la filiale de services aux entreprises du groupe, elle devrait confirmer le ralentissement du secteur. Alors que l'entreprise prévoit encore des ventes de 2,95 milliards d'euros (-3,7%), Aurel Leven table une contraction de 4,2%. Ce sont donc surtout les prévisions de cette année qui seront sous observation.Si l'activité du groupe ne réservera pas de surprise majeure, les investisseurs seront plus impatients à l'approche de la publication des résultats qui aura lieu au mois de mars. Le groupe doit notamment communiquer des éléments clés sur l'état d'avancement du plan de réduction des coûts lancé par le nouveau PDG, Thierry Breton.En attendant, la Commission européenne va lancer une enquête jeudi pour déterminer si la mise à disposition de France Télécom de 9 milliards d'euros par l'Etat français est compatible avec les règles européennes de la concurrence, selon des sources concordantes citées par l'AFP. Un prêt dont le groupe pourrait d'ailleurs finalement ne pas avoir besoin, grâce aux 9 milliards d'euros qu'il a pu emprunter ces dernières semaines sur le marché obligataire. A Paris, le titre France Télécom gagne 2,18 % en fin de journée, à 23,40 euros.France Télécom refinance sa detteL'opérateur a signé un accord de refinancement sur une partie de sa dette avec 15 banques. Ces dernières ont accepté de lui prêter 5 milliards d'euros sur trois ans, soit le montant que l'opérateur doit rembourser le mois prochain, selon l'édition du Financial Times de ce matin. Pour tout commentaire, FT s'est contenté d'indiquer que le processus était en cours. D'après le FT, France Télécom n'a pas l'intention d'utiliser cet argent, mais compte le conserver en cas de besoin.
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