Serono lance une émission d'obligations convertibles

Serono veut à son tour profiter du marché des convertibles. La première biotech européenne a annoncé lundi le lancement d'obligations convertibles en actions pour un montant total de 600 millions de francs suisses (414 millions d'euros). Les titres auront une maturité de cinq ans et un coupon allant de 1,25 à 1,75%. Leur conversion sera possible après une progression comprise entre 50 et 55% de l'action Serono. Le groupe disposera d'une option de rachat si l'action a progressé de 15% au cours des trois prochaines années.Apparemment, cette émission devrait être un succès car déjà des arbitrages semblent avoir lieu. Lundi, le titre Serono a perdu 3,70% à 910 francs suisses. Les opérateurs semblent plutôt confiants. "Si vous voulez jouer la hausse sur le secteur, il vous faut parier sur cette société", indique Tareen Hussain, analyste chez BNP Paribas, interrogé par Bloomberg. Il est vrai que les investisseurs ont des raisons d'être confiants : l'action Serono a gagné près de 70% depuis son plus bas de mars dernier. Reste cependant que le risque n'est pas nul. Selon CSFB, le titre est nettement surcoté par rapport au secteur. Serono affiche ainsi un PE de 21 contre 15,6 pour le reste du secteur européen, soit une surcote de 44%. En termes de valeur d'entreprise (capitalisation+dettes) ramenée au résultat brut d'exploitation, la surcote est de près de 50%. Parier sur une nouvelle hausse de 50%, même à l'horizon 2008 n'est donc pas sans danger. Mais le groupe pourrait bénéficier d'un certain retour des opérateurs vers les biotechnologies. Et, dans ce cas, Serono est évidemment un poids lourd incontournable qui pourrait devenir le centre d'une restructuration du secteur. Le groupe a indiqué qu'il utiliserait le cash récolté par cette émission pour des raisons "générales". Mais chacun pense une politique agressive d'acquisitions. Ainsi, cité par Reuters, l'analyste de ING Sally Benett affirme que cette émission va renforcer "les spéculations selon lesquelles Serono considère sérieusement des rachats de sociétés".Assis sur une montagne de cash s'élevant pour le moment à 1,8 milliard de dollars. De quoi largement faire ses emplettes dans le monde des biotechs, qui a été particulièrement touché par l'explosion de la bulle technologique. Selon le directeur financier de Serono, le groupe est intéressé par l'achat "de nouveaux produits et par toute autre opportunités". Il est vrai que le groupe suisse est encore trop dépendant de son produit vedette contre la sclérose en plaques, le Rebif.
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