A la vôtre !

Il faut saluer la remarquable unanimité avec laquelle la majorité a opposé hier une fin de non recevoir à l'idée d'instaurer une taxe de cinq centimes sur le vin. "Augmenter cette taxe au moment où l'on parle de la baisse des impôts, je pense que cela n'est pas tout à fait opportun, ni même du tout opportun," a résumé Alain Juppé, président de l'UMP... et député-maire de Bordeaux. La France échappera donc au relèvement de 3,40 à 14 euros par hectolitre de la taxe de la circulation sur le vin (en sus de la TVA de 19,6% et d'une taxe parafiscale de 0,74 euro par hectolitre). Pas de punition à l'irlandaise - pays où les taxes représentent la moitié du prix de la bouteille - ni d'audace napoléonienne - c'est par une taxe sur le vin acquittée par les Parisiens que l'empereur fit financer le Canal St Martin. Il faudra trouver autre chose pour boucher le trou de la Sécu.Aucun lobby n'a défendu le lundi de Pentecôte. Le Medef a trouvé "formidable" l'idée de supprimer un jour férié. Une large majorité de Français y est favorable. Mais il reste quelques points de détails à régler, à commencer par la renégociation de la plupart des conventions collectives... Tout cela pour générer une somme variant, selon les estimations, de 800 millions à 1,5 milliard d'euros. On le sait, il en faudrait bien davantage pour financer le déficit de l'assurance maladie attendu cette année (plus de dix milliards d'euros) ou satisfaire aux besoins de financement de l'allocation personnalisée d'autonomie (3,5 milliards).De telles idées n'étaient pourtant pas dépourvues de mérite. Comme tous les alcools, le vin coûte cher à la Sécu. Supprimer un jour férié, comme en Allemagne, pour manifester la solidarité nationale à l'égard des plus âgés aurait été un beau symbole.Mais peut-être le gouvernement aurait-il été bien inspiré de ne pas mettre de telles réflexions sur la place publique avant de s'être assuré de leur faisabilité. Sa précipitation, puis ses reculs annoncés donnent l'impression, sans doute pas totalement infondée, que sa quête pour trouver de nouveaux financements pour combler les déficits prend une allure désespérée.
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