British Airways et Air France mettent Concorde à la retraite

C'est une page de l'histoire aéronautique qui se tourne. Le 1er novembre prochain, Concorde ne volera plus. Dans des communiqués distincts, Air France et British Airways (les seuls compagnies qui utilisaient l'appareil) ont annoncé qu'elles mettraient un terme à l'exploitation du supersonique à la fin du mois d'octobre 2003. Pour Air France, les vols s'interrompront même dès le 31 mai.Après 27 années de service, l'avion capable de voler à plus de deux fois la vitesse du son aura donc été victime de la conjoncture économique actuelle. "La dégradation de la situation économique, tout au long de ces derniers mois, s'est traduite par une baisse du trafic affaires qui a tout particulièrement pesé sur les résultats de Concorde", déclare Jean-Cyril Spinetta, le PDG d'Air France, tout en indiquant que cette décision a été prise "à regret".Il est vrai que les compagnies aériennes traversent actuellement une passe difficile. Air France l'a d'ailleurs confirmé une nouvelle fois mercredi soir en annonçant une baisse de son trafic passagers et de son taux de remplissage en mars (voir ci-contre).Et dans un tel contexte de déprime économique, ce sont toujours les offres haut de gamme qui sont les plus touchées, les entreprises (principales clientes de ce segment) essayant de réduire au maximum leurs coûts. Concorde, avec un aller-retour Paris New York proposé à plus de 8.700 euros, était naturellement dans la ligne de mire. D'après l'AFP, des sources syndicales indiquaient cette semaine que le taux de remplissage était tombé à 20% depuis le début du conflit en Irak, contre 50% auparavant. Or, "les coûts de maintenance de l'appareil [Concorde] ayant été sensiblement accrus depuis sa remise en ligne, son exploitation est devenue lourdement et structurellement déficitaire. Dans ces conditions, il devenait déraisonnable de la poursuivre longtemps encore", observe Jean-Cyril Spinetta.Du côté du Britannique, les motifs invoqués sont globalement les mêmes. En outre, British Airways précise qu'elle inscrira à ce titre une charge de 84 millions de livres (131 millions d'euros) dans ses comptes à fin mars 2003. Pour Air France, le coût sera de 50 à 60 millions d'euros. Mais la compagnie évitera une perte d'exploitation de 30 à 50 millions par an.Si les deux compagnies mettent aujourd'hui l'accent sur le rôle qu'a joué le climat économique dans la prochaine disparition de Concorde, il faut néanmoins reconnaître que la crise n'aura que précipité la mise au rebut d'un appareil en fin de carrière et menacé depuis plusieurs années. Sa consommation démesurée et les nuisances sonores qu'il engendrait étaient régulièrement montrées du doigt. En outre, Concorde ne s'est jamais vraiment remis de la catastrophe de Gonesse, en juillet 2000.Finalement, il semble surtout que le supersonique ne collait plus à son époque. Concorde avait choisi la voie de la performance et non celle de l'économie, qui triomphe aujourd'hui avec les low-cost...
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