EADS plombe Lagardère

EADS continue de peser lourd dans les comptes de Lagardère. Le groupe a ainsi accusé une chute de 29% de son résultat net à 74 millions d'euros au premier semestre sur un an. Ce recul s'explique en grande partie par l'intégration dans les comptes des résultats d'EADS. Lagardère possède en effet 15% du conglomérat aéronautique. Les pertes de ce dernier ont donc été intégrées proportionnellement dans le compte de résultat. Si on exclut la participation dans EADS et les activités automobile, le résultat net du "coeur de métier" de Lagardère résiste plutôt bien : -9% à 70 millions d'euros. En fait, la division médias réalise même une excellente performance opérationnelle. Son résultat d'exploitation est ainsi en hausse sur un an de 20,7% à 172 millions d'euros. Certes, la comparaison n'est pas ici raison puisque le périmètre a changé. Néanmoins, ce résultat est largement supérieur aux attentes des analystes interrogés par Reuters, qui tablaient sur un chiffre bien inférieur: pas plus de 149 millions d'euros. Sur l'ensemble du groupe, la performance opérationnelle (+9,1% à 229 millions d'euros) est également bien au-delà du consensus (qui attendait une hausse de 4%). Dans le détail, le groupe précise que la branche édition est celle qui a le plus amélioré sa rentabilité opérationnelle (+67% sur un an). Lagardère prévient cependant que cette activité "saisonnière" pourrait ne pas afficher de tels chiffres au prochain semestre. On notera également la bonne santé de l'activité de distribution (qui comprend notamment le réseau français de Virgin Megastore) et de l'activité médias proprement dite (Hachette Filipacchi) dont les résultats d'exploitation gagnent respectivement 7% et 8,4% en un an. Malgré ces bonnes performances, le groupe se montre d'une prudence extrême pour le reste de l'exercice. "Les incertitudes qui pèsent sur la conjoncture rendent difficile l'exercice de prévision pour Lagardère Média", prévient ainsi le groupe dans son communiqué. Il met également en garde contre les effets de base, rappelant que les résultats de 2002 ne permettent pas d'attendre des taux de croissance comparables à ceux du premier semestre. Néanmoins, Lagardère confirme son objectif d'une croissance du résultat opérationnel de 5% sur l'ensemble de l'année. Reste la question du périmètre du groupe. La Commission européenne acceptera-t-elle le rachat de Vivendi Universal Publishing (VUP) ? Arnaud Largadère s'est voulu optimiste et combatif en affirmant qu'il "avait en tête de conserver VUP, quel que soit le périmètre final". Il s'est par ailleurs dit résolu à se battre jusqu'au bout sur ce dossier, concluant que la "priorité du groupe sera VUP jusqu'à la fin de l'année". Deuxième dossier d'importance: la cession de la participation dans EADS. Là encore, malgré les résultats publiés lundi matin, Arnaud Lagardère a affirmé qu'il n'était pas question de revendre cette participation avant la sortie de l'A 380, soit aux alentours de 2005 ou 2006.Cette volonté de stabilité et la bonne santé du pôle médias ont sans doute rassuré les opérateurs. Après de bonnes progressions dans la journée, l'action termine sur un gain de 0,81% à 43,61 euros.
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