Nissan toujours en forme

Alors que les constructeurs européens et américains continuent de souffrir, l'automobile asiatique fait toujours preuve d'une santé insolente. A commencer par Nissan. La filiale de Renault a certes annoncé prévoir une baisse de 17% de son bénéfice net pour son deuxième trimestre clos fin septembre, mais cette chute est principalement due à un effet de base. Au deuxième trimestre 2002/2003, Nissan avait en effet bénéficié de réductions d'impôts et de ventes d'actifs. Sur le plan opérationnel, en revanche, le beau fixe est de rigueur. Nissan affiche en effet une estimation de résultat d'exploitation à 401 milliards de yens, soit une progression de 15% sur un an. Un bon résultat quand on sait que le consensus des analystes établi par Reuters était de 388 milliards de yens. Du coup, sa marge opérationnelle gagne 0,7 point en un an sur le semestre à 11,3%. Le succès de Nissan s'explique simplement. Ses modèles, nouveaux ou renouvelés, se vendent de mieux en mieux, notamment aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, la Nissan Infinitiy G35 et la Maxima se vendent particulièrement bien. Les ventes globales du groupe ont ainsi progressé au deuxième trimestre sur un an de 8,2% à 3.560 milliards de yens. Parallèlement, la méthode Ghosn de réductions des coûts se poursuit implacablement: d'où la nette amélioration de la marge. Le directeur général du groupe japonais peut donc se réjouir de la résistance de Nissan à un environnement difficile. Et de promettre: "nous allons poursuivre notre plan pour établir une croissance profitable et durable". Et il est vrai que le succès de Nissan est d'autant plus remarquable que l'environnement économique n'est pas radieux: les marchés européens dépriment, celui des Etats-Unis ne tient que par de fortes réductions de prix et les taux de change sont instables. Pour preuve de cette résistance, on notera que Nissan a réajusté ses prévisions à de nouvelles estimations de taux de change. Au lieu de 125 yens par dollar, le groupe établit ses prévisions sur une moyenne de 110 yens par dollar sur le second semestre de son exercice. Résultat: les prévisions de rentabilité et de ventes pour le reste de l'année en cours demeurent inchangées. Voilà qui doit faire pâlir d'envie plus d'un dirigeant européen. Il est vrai que le groupe japonais bénéficie d'un taux de change euro/yen favorable, mais c'est d'abord l'amélioration des ventes en volumes qui devrait permettre de compenser la baisse du yen face au dollar. Comme quoi, contrairement à ce que croient plusieurs industriels américains, un dollar faible n'affecte pas forcément la compétitivité des constructeurs asiatiques.Après ces résultats, le titre Renault gagne 0,82%, à la clôture, dans un marché en baisse.
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