Contrat rempli pour Total

Contrairement à ses concurrents ExxonMobil, Shell ou BP, Total n'a pas manqué la cible au troisième trimestre. Les analystes sondés par Reuters attendaient un bénéfice net récurrent (c'est-à-dire hors exceptionnels) en hausse de 7%, à 1,71 milliard d'euros. Et c'est précisément ce niveau de bénéfice que font ressortir les comptes publiés vendredi en milieu de journée. Programme de rachat d'actions (et d'annulation) oblige, le bénéfice par action a progressé un peu plus vite, de 13%.Reste que le taux de croissance bénéficiaire s'avère bien plus modeste que chez les autres grands du secteur (de 16 à 38%). Cela tient tout simplement au fait que Total publie ses comptes en euros, alors que les transactions dans le secteur ont lieu en dollars. Or, comme ne manque pas de le souligner Total, le taux de change euro/dollar est passé de 0,98 à 1,12 en moyenne en un an. Le chiffre d'affaires en a pâti. Il a reculé de 4%, à 24,47 milliards d'euros.Mais cette influence néfaste des effets de change ne doit pas masquer la qualité des résultats. "Exprimé en dollars, le bénéfice net par action est en progression de 30%", fait d'ailleurs remarquer Thierry Desmarest, le PDG. Il est vrai que sur le fond, Total a réalisé une performance tout à fait honorable, aidé en cela par la hausse du prix du brut (de 27 à 28,4 dollars) et par l'amélioration des marges de raffinage (de 8,6 à 14,6 dollars la tonne).Le détail des comptes donne un idée plus précise du phénomène. L'amont a comptabilisé un résultat opérationnel de 2,5 milliards d'euros (+2%). "L'effet de la forte croissance des productions [+8%] et la hausse des prix des hydrocarbures a permis de compenser l'impact négatif de la dépréciation du dollar par rapport à l'euro", souligne le communiqué. Quant à l'aval, il a plus que triplé son résultat opérationnel à 335 millions d'euros. Outre les marges en hausse, les volumes ont progressé de 7%. La chimie fait en revanche grise mine, avec un résultat en baisse de 62%.Au global, le groupe peut donc se montrer satisfait. D'autant que, contrairement à ses concurrents tels que BP et Shell, il est parvenu à faire mieux que sur le trimestre précédent (où il avait affiché un résultat net récurrent de 1,61 milliard d'euros), consacrant ainsi sa stratégie privilégiant une croissance contenue mais régulière. Aux yeux de Thierry Desmarest, la fin de l'année ne devrait pas non plus réserver de mauvaise surprise: "L'environnement pétrolier demeure favorable avec un prix du pétrole brut légèrement plus élevé qu'au troisième trimestre et des marges de raffinage comparables". En conséquence, comme l'espérait le marché, Total peut "confirmer l'objectif de croissance de la production de 5% pour l'ensemble de l'exercice", conclut le PDG.Ces résultats en ligne font peu réagir la première capitalisation de la place de Paris. En clôture, l'action a gagné 0,59%, à 136,30 euros.
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