"Les banques françaises ont montré leur capacité de résistance"

Quel bilan tirez-vous de la présentation des résultats trimestriels des banques françaises?Plutôt positif, même pour le Crédit Agricole où les résultats ont été assez mitigés. Le recul des résultats a été modéré compte tenu du "tremblement de terre" qu'a connu le secteur. Il ne faut en effet pas oublier que le CAC a chuté de 36% sur un an au premier trimestre, si l'on raisonne en moyennes. Les banques souffrent également de l'effet dollar. Aujourd'hui, environ 20% en moyenne des revenus des banques françaises sont libellés en dollar. Mais malgré ces facteurs négatifs, on a pu constater une bonne résistance des établissements hexagonaux.Comment expliquer cette résistance?Schématiquement, on peut estimer que le levier de chaque établissement a été son coeur de métier. Pour le Crédit Lyonnais, BNP Paribas et la Société Générale, c'est donc la banque de détail qui a été le principal facteur de résistance. Mais il faut également ajouter que la plupart des établissements ont poursuivi et même amplifié leurs efforts sur les coûts et sur le risque. Quels sont les défis à relever pour les établissements français sur le reste de l'année? Il demeure urgent de contrer l'effet dollar. Le billet vert pourrait encore glisser de 15% au cours du deuxième trimestre et il est nécessaire de prendre les devants. Pour résister à cet effet dollar, les banques ont deux moyens : agir sur leur base de coûts et stimuler leurs revenus comme l'a très bien fait Dexia à l'international et d'autres dans la banque domestique ou l'assurance vie. Encore faudra-t-il que les banques en aient les moyens : le CAC devrait encore glisser d'une trentaine de pour cent ce trimestre par rapport à la moyenne du deuxième trimestre 2002.Quel regard portez-vous sur la fusion entre le Crédit Agricole et le Crédit Lyonnais?Le Crédit Agricole verra le poids de la banque de détail doubler dans ses revenus. Compte tenu de la bonne profitabilité structurelle de cette activité, la rentabilité du nouveau Crédit Agricole devrait donc s'améliorer. Et le mouvement devrait encore s'amplifier dans l'avenir. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que ce mariage est l'union des deux meilleures gestions d'actifs françaises. En ce qui concerne les activités de banque privée et de banque d'investissement, les conséquences de cette union devraient être moins notables. BNP Paribas reste votre valeur préférée. Pourquoi?Principalement parce que le groupe possède une excellente diversification de son portefeuille d'activité. Il s'agit d'un point qui est généralement oublié, mais qui de mon point de vue reste son meilleur argument. Par ailleurs, BNP Paribas a déjà réalisé d'importantes réductions de coûts et peut à présent mettre l'accent sur ses revenus. Selon moi, cette valeur est la plus belle du secteur en Europe.La Société Générale, à l'inverse, est délaissée...C'est une bonne valeur qui a de bons produits, notamment en banque privée et en dérivés actions. Mais elle déplait actuellement, car sa stratégie est dans une impasse. Deux scénarios peuvent être forgés : soit la Société Générale devient un prédateur, et elle pourrait regarder vers un établissement comme Dexia, soit on reparlera de la fusion avec BNP Paribas. Et les dénégations de cette dernière ne signifient pas que cette fusion n'aura pas lieu. En tout cas, tant que cette ambiguïté sur le futur de la banque ne sera pas éclaircie, il y a fort à parier que le titre continuera de buter sur des résistances techniques.
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