Fortis affecté par ses moins-values boursières

Les temps sont toujours durs pour Fortis, le groupe de bancassurance belgo-néerlandais. Après les lourdes pertes affichées au premier trimestre 2003, l'établissement a certes annoncé ce matin un bénéfice net pour l'ensemble du premier semestre. Mais ce résultat est en forte chute par rapport à l'année dernière et le groupe se refuse toujours à formuler une prévision pour l'ensemble de l'exercice, considérant que les incertitudes demeurent trop élevées.Selon les chiffres publiés ce matin, Fortis a encaissé pour la première moitié de l'année un bénéfice net de 671 millions d'euros. Un chiffre qui se compare au 1,519 milliard d'euros dégagés sur la même période de l'année précédente. Une nouvelle fois, ce sont les pertes subies sur son portefeuille de titres qui sont à l'origine de l'essentiel des mauvaises performances du groupe. Fortis a en effet décidé, pendant le semestre écoulé, de "réduire son exposition au marché des actions". Ce qui s'est traduit par des cessions d'environ 2 milliards d'euros, engendrant une perte de 647 millions d'euros. Le portefeuille d'actions détenu par Fortis est ainsi passé de 10 milliards d'euros fin 2002 à 8 milliards au 30 juin 2003.En dehors de ces opérations sur titres, les performances du groupe de bancassurance n'ont pas été impressionnantes non plus. Le résultat opérationnel avant plus-values en capital a en effet chuté de 21% sur le semestre, pour s'établir à 923 millions d'euros. Selon l'établissement, les résultats ont été "affectés par la baisse des marchés d'actions, l'aplatissement de la courbe des taux et le ralentissement de la croissance économique". A l'inverse, la baisse des taux d'intérêt a permis à Fortis d'encaisser des plus-values sur son portefeuille obligataire. Commentant ces résultats, le PDG du groupe, Anton van Rossum, a affirmé que "la performance de Fortis reste affectée par une économie morose et des marchés boursiers en phase de redressement mais toujours faibles. Notre efficacité opérationnelle continue de s'améliorer mais il reste encore beaucoup de choses à faire". Signe de cette prudence, le groupe considère toujours qu'il "n'est pas opportun de faire des prévisions pour l'ensemble de l'exercice 2003, compte tenu des incertitudes qui pèsent sur l'évolution à court terme des taux d'intérêt". Fortis souligne par ailleurs le niveau élevé de sa solvabilité, qui "demeure forte". Ses fonds propres s'élèvent à 16,9 milliards d'euros, soit "74% au dessus du minimum réglementaire", se félicite le groupe.Au premier semestre, ce sont les activités bancaires du groupe qui ont le plus souffert, avec une chute de 27% du résultat d'exploitation avant plus-values, à 515 millions d'euros. Le produit net bancaire s'est établi à 4,221 milliards, en repli de 3% par rapport à l'année précédente.Les activités assurances du groupe, pour leur part, ont vu leur résultat d'exploitation avant plus-values reculer de 10%, à 516 millions d'euros. Les primes encaissées se sont élevées à 10,99 milliards d'euros, en hausse de 3% sur un an.A la Bourse d'Amsterdam, le titre cède 3,72% en fin d'après-midi, à 15,79 euros.
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