Infogrames ne rassure que partiellement sur sa dette

Si la publication de chiffre d'affaires semestriel effectuée en janvier par Infogrames avait déçu le marché compte tenu de la discrétion du groupe sur son désendettement, il a cette fois rectifié le tir.Profitant de l'annonce de ses résultats semestriels (à fin décembre 2002), l'éditeur de jeux a en effet publié un communiqué entièrement dédié à la réduction de son endettement. Un problème maintes fois soulevé par les analystes, qui s'inquiètent notamment de la manière dont le groupe va pouvoir rembourser des obligations convertibles arrivant à échéance en 2004 et 2005.Le groupe réduit sa detteAinsi, l'encours de la dette obligataire a été ramené sur le semestre de 435 à 347 millions d'euros, via le rachat d'obligations convertibles à échéance 2005. L'opération a été financée par des actions détenues en auto-contrôle et par le "débouclage des instruments de couverture des primes de remboursement de ces obligations", précise Infogrames. Une bonne nouvelle pour les analystes car, comme le souligne Aurel-Leven, elle s'est effectuée "sans impact dilutif".En outre, l'endettement bancaire a été réduit de 14 millions d'euros par rapport au 30 juin 2002. Bref, ce sont au total 102 millions d'euros qui ont été remboursés.Mais si cela constitue un premier pas encourageant, les observateurs restent encore sur la défensive. D'abord parce que l'encours de l'obligation qui arrivera la première à échéance (en 2004) est resté inchangé à 125 millions d'euros. Ensuite parce que l'endettement, de 435 millions d'euros, est toujours élevé: il correspond à 206% des fonds propres contre 250% six mois plus tôt.De bons résultats mais des perspectives flouesDu côté des résultats, c'est globalement le même sentiment mitigé qui prédomine. Du côté des bonnes nouvelles, le résultat d'exploitation (avant dépréciations d'avances) de 37,5 millions d'euros (+20%) est globalement en ligne avec les attentes. Les dépréciations d'avances, qui ont nettement augmenté à 23,4 millions, sont liées à des titres sur lesquels le groupe pense ne pas avoir de visibilité suffisante. En les intégrant, le résultat est en repli de 12,5% à 14,1 millions.Bien qu'en recul de +15,9 à -37,4 millions, le résultat net n'est pas non plus une surprise. La perte provient des charges exceptionnelles de restructuration et "d'une provision spéciale de 10,5 millions liée au plan de sauvegarde pour l'emploi", précise le groupe.Enfin autre bon point: Infogrames est parvenu à générer une trésorerie d'exploitation positive de 48 millions, contre une consommation de cash de 57 millions d'euros un an plus tôt.En revanche, le groupe a laissé les investisseurs sur leur faim du côté des perspectives. Certes, il a confirmé que son chiffre d'affaires 2002/2003 (à fin juin) progressera de 20%, soit 880 millions d'euros avec une parité euro/dollar de 1. Mais "il ne donne toujours pas de perspectives concernant les résultats à attendre sur l'exercice et mentionne seulement une amélioration des ratios de rentabilité", déplore Aurel-Leven.En Bourse, le parcours du titre reflète la prudence des réactions. En fin de journée, il cède 4,89%, à 3,50 euros.
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