Rumeurs d'OPA sur Allied Domecq

Après la vente des alcools de Seagram que se sont partagés Diageo et Pernod-Ricard, le secteur des spiritueux va-t-il repartir dans un nouveau mouvement de consolidation d'ampleur? C'est en tout cas la rumeur qui agite la City ce jeudi et selon laquelle le groupe américain Brown-Forman (qui compte dans ses marques Southern Comfort et Jack Daniel's) pourrait lancer une offre sur Allied Domecq, le numéro deux mondial du secteur.La nouvelle a bien entendu donné un coup de fouet à l'action Allied Domecq. Jeudi, à Londres, elle a gagné 3,40%, à 395 pence.L'adossement aurait du sens sur le plan industriel pour Allied Domecq. En effet, le groupe reste pour l'heure en retrait du leader Diageo. Et sa stratégie n'a jusqu'ici pas convaincu tous les observateurs. Après une phase de croissance externe, destinée à atteindre la taille critique, "il demeure un doute quant à la capacité à délivrer une croissance bénéficiaire durable", écrivait Cédric Louboutin, de Fideuram-Wargny, dans une étude diffusée au printemps. Cette année, c'est notamment le marché espagnol qui devrait poser problème au Britannique. Dans ces conditions, l'alliance avec un autre groupe pourrait être une solution, notamment par les économies de coûts qu'elle engendrerait.Sur le plan financier, Nigel Popham, de Teather & Greenwood, estime qu'un acheteur devrait verser environ 450 pence par titre pour espérer convaincre les actionnaires. Un chiffre qui porterait la facture totale à quelque 5 milliards de livres (7,2 milliards d'euros) pour l'acquéreur.C'est d'ailleurs ce qui pourrait être un frein. Car Allied Domecq ne sera pas une proie facile à avaler. Notamment pour Brown-Forman qui capitalise 4,8 milliards de dollars (4,36 milliards d'euros), et dont la capacité d'endettement semble à première vue insuffisante.Nigel Popham voit aussi Pernod-Ricard et Bacardi comme partenaires potentiels pour le producteur du scotch Ballantine's et du gin Beefeater. Mais là encore, il y aurait des obstacles. "L'avenir de Pernod-Ricard est dans la croissance issue du redéploiement de ses marques actuelles", estimait récemment Cédric Louboutin (voir ci-contre).En tout cas une chose est sûre: entre les facteurs financiers, les contraintes industrielles et commerciales de chacun, sans oublier les obligations en termes de respect de la concurrence, une éventuelle opération sera une affaire de longue haleine... Comme l'a été en son temps la vente des alcools de Seagram.
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