Executive Life, François Pinault à l'heure du choix

Le compte à rebours a commencé. La France a jusqu'au 24 novembre prochain pour parvenir à un accord avec la justice américaine dans le dossier Executive Life. On sait que le Crédit Lyonnais et le CDR, la structure qui a accueilli les actifs "pourris" de l'ex-banque publique, sont prêts à signer une transaction mettant fin aux poursuites pénales. Le coût, élevé (585 millions de dollars), est à la hauteur de l'enjeu. La licence de la banque aux Etats-Unis est en cause, et par conséquent son statut d'établissement de premier plan. Après être parvenus à un compromis début septembre, les Français ont vu tout ce processus remis en cause par les pouvoirs publics et le chef de l'Etat qui souhaitent parvenir à un accord définitif impliquant toutes les parties. En suspens, il y a bien sûr le sort de Jean Peyrelevade, l'ancien président du Lyonnais. Mais l'essentiel n'est pas là. Il réside dans la façon dont François Pinault se sortira de ce mauvais pas. Repreneur de la compagnie d'assurance elle-même et de son portefeuille d'obligations, l'homme d'affaires a gagné beaucoup d'argent avec cette opération. A l'époque, il a certes mis dans la balance l'ensemble de son groupe, mais quoi de plus normal lorsque l'on sait que le Crédit Lyonnais, dans une situation déjà très fragile, l'a financé à 100% sur ce nouveau coup ? Montant du pari ? Deux milliards de dollars. Certes, François Pinault a remboursé cette dette mais sans doute devrait-il se rappeler aujourd'hui qu'il doit une partie de sa bonne fortune au soutien indéfectible du Crédit Lyonnais. La banque publique n'a jamais manqué à l'homme d'affaires : elle lui a prêté beaucoup d'argent et est même devenue au début des années 90 un actionnaire de poids dans le groupe. On se souvient aussi que Jean Peyrelevade a invité le milliardaire breton au conseil d'administration de la banque. Aujourd'hui, les rôles sont inversés. C'est la banque qui a besoin de François Pinault. S'il ne parvient pas à un accord avec le parquet de Californie, il risque de faire capoter l'ensemble des négociations et de compliquer la tâche d'une banque qui a longtemps été compréhensive avec lui. Le temps presse. Les exigences de la justice américaine sont peut-être exorbitantes et le coût à payer élevé. Peut-être l'effort que devra consentir François Pinault sera-t-il à la hauteur du soutien que lui a apporté le Crédit Lyonnais tout au long de son ascension. Un effort, Monsieur Pinault...
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