Air France se prépare à la privatisation

Un pas de plus vers la privatisation: les actionnaires d'Air France ont décidé jeudi à 88,95% des voix les changements de statut de la compagnie aérienne. Ce vote met ce statut en harmonie avec la loi du 9 avril dernier, qui prévoit les conditions de la privatisation du transporteur. Les modifications votées aujourd'hui rapprochent Air France du statut d'entreprise privée. Ainsi, son conseil d'administration comportera désormais 13 administrateurs nommés par les actionnaires (contre 2 aujourd'hui), 6 représentants des salariés et 2 des salariés actionnaires. Le statut garantit également un actionnariat majoritairement européen, de manière à préserver les droits de trafic international et la licence d'exploitation d'Air France.Cette modification statutaire s'inscrit dans le processus de privatisation du transporteur aérien, dont une nouvelle tranche du capital détenu par l'Etat devrait être mise sur le marché. Le désengagement de l'Etat du capital d'Air France permettra à la compagnie d'engager des échanges capitalistiques avec d'autres transporteurs, voire d'envisager des fusions. Le grand mouvement de consolidation de l'industrie aérienne européenne a commencé, c'est en tout cas l'avis de Jean-Cyril Spinetta, président du conseil d'administration. Air France a d'ailleurs déjà échangé 2% de son capital avec Alitalia, et s'est récemment rapproché de KLM.L'objectif du gouvernement est de faire passer de 54,4% à un peu moins de 20% la part détenue par l'Etat dans Air France, vraisemblablement d'ici la fin de 2003, et ce "dès que les conditions de marché seront favorables". Rappelons que le cours de l'action, à 12,76 euros à la clôture aujourd'hui, est toujours inférieur aux 14 euros de l'introduction de 1999. Cette mise sur le marché devrait rapporter à l'Etat entre 700 et 900 millions d'euros.La privatisation des entreprises publiques suit donc son cours, petit à petit. Sur le dossier France Télécom, le gouvernement prépare un avant-projet de loi qui permettrait à l'Etat de descendre également en-dessous de 50% du capital de l'opérateur historique (lire ci-contre).
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