Encore un effort, M. Fourtou !

Que l'avenir de Vivendi Universal passe par un désengagement de pans entiers de son activité, on l'avait déjà compris. Pour l'environnement, métier historique du groupe, c'est déjà fait avec la prise d'indépendance de Vivendi Environnement. VU a certes encore quelques actions de ce dernier groupe - qui vient d'être rebaptisé Veolia, histoire de fêter dignement (!) sa liberté nouvelle - mais c'est à titre provisoire.Les métiers de "contenu", qui devaient être la pierre angulaire du Vivendi de Jean-Marie Messier ? Les cessions ont été largement engagées avec la vente des activités de presse et d'édition.Aujourd'hui, on sait que les jeux vidéo seront cédés de façon imminente. Quant à Vivendi Universal Entertainment, joyau américain du groupe avec ses studios de cinéma, ses chaînes de télévision câblée et ses parcs d'attraction, leur vente sera la grande affaire de l'exercice en cours.Tout cela, nous dit Jean-René Fourtou, laissera le groupe avec la musique, Canal+ France et le téléphone. Mais la musique, ajoute-t-il aussitôt, est aussi à vendre. Simplement, il se trouve que la conjoncture n'est pas bonne dans le secteur et qu'aucun acheteur sérieux ne s'est manifesté. Ce n'est que partie remise.Vivendi Universal - cet "Universal" prend décidément une tournure de plus en plus ironique - aurait donc vocation à perdurer avec finalement deux métiers, la télévision câblée en France et le téléphone fixe et sans fil. Deux grands activités qui n'ont bien évidemment rien en commun, et pour lesquelles tout le talent du Jean-Marie Messier de la grande époque, celle où il était maître du monde, aurait le plus grand mal à définir des "synergies".En réalité, un Canal+ assaini et recentré sur la France n'aura pas grand sens dans une industrie télévisuelle dominée par des acteurs mondiaux comme le groupe Murdoch. Quant à Cegetel/SFR, on ne saurait perdre de vue que Vodafone en demeure un actionnaire clé, pour qui obtenir le contrôle de cet acteur important du marché français deviendra de plus en plus indispensable.Alors, autant aller au bout de la logique de la restructuration en cours : après les cessions déjà engagées, vendez Canal+ et Cegetel, M. Fourtou, réglez les dettes s'il en reste encore et rendez l'argent aux actionnaires. Quand une entreprise n'a plus de raison d'être, pourquoi faudrait-il la maintenir en survie artificielle ?
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