Les analystes craignaient un avertissement de la part d'Aventis: il a bien eu lieu. Même s'il ne le dit pas ouvertement, le groupe, qui met en avant les "défis majeurs" auxquels devra faire face le secteur, comme les "exigences de plus en plus élevées pour l'homologation de nouveaux produits", a bel et bien revu significativement à la baisse ses ambitions.Alors que l'an passé il avait pronostiqué une croissance annuelle moyenne de 11 à 12% jusqu'en 2004, Aventis indique aujourd'hui, par une formule pour le moins alambiquée: "pour 2003, les ventes de nos activités stratégiques devraient se situer dans la fourchette haute d'une croissance à un chiffre". En clair, la progression des ventes devrait être supérieure à 5%, mais ne dépassera pas les 10%.Même chose du côté des résultats. Si jusqu'ici l'objectif était une croissance de 25 à 30%, le laboratoire parle désormais de "croissance forte et soutenue" en ajoutant que "la croissance du résultat par action devrait être deux fois supérieure à celle des ventes". Bref, la hausse des bénéfices restera inférieure à 20%.Et la révision est également valable pour 2004, puisque le groupe table "sur une croissance comparable à celle de 2003".Dans ce contexte, les résultats 2002 sont donc, aux yeux du marché, passés inaperçus. Pourtant, Aventis a bien tiré son épingle du jeu l'an passé et a surtout tenu ses engagements. Certes, le chiffres d'affaires global a reculé de 22,94 à 20,62 milliards d'euros. Mais il a pâti de "la cession d'activités non stratégiques telles qu'Aventis CropScience et Animal Nutrition dans le courant de l'année 2002".En revanche, si l'on se place sur le seul plan des activités stratégiques, les ventes ont augmenté de 11,6%, à 17,59 milliards d'euros, soit un chiffre parfaitement en ligne avec l'objectif de croissance de 11 à 12% fixé l'an passé. Quant au résultat, il a progressé de 28%, à 2,08 milliards d'euros (+27% pour le bénéfice par action), là où le groupe visait une hausse de 25 à 30%.Mais en Bourse, c'est bien l'abaissement des perspectives qui a retenu l'attention et la sanction a été immédiate. Le titre, qui a ouvert dans le rouge, perd 6,89%, à 42,57 euros en fin de journée.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:50

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