L'érosion du marché du disque constatée depuis 1997 devrait être loin de s'infléchir cette année. Au contraire, elle devrait même largement s'aggraver. Cité dans un article du Financial Times, le nouveau directeur général de Sony Music, Andy Lack, estime en effet que le chiffre d'affaires du secteur pourrait chuter de 15% en 2003."Nous nous sommes préparés à un scénario qui accrédite une baisse du chiffre d'affaires du secteur de 13 à 15% cette année", a-t-il déclaré. Jusqu'ici, les autres acteurs du marché du disque s'étaient montrés un peu moins négatifs, avec des baisses attendues entre 9 et 10%. Cette prévision correspond toutefois à la pire des hypothèses imaginées par le groupe. "Nous espérons que la baisse ne sera que de 5%. Mais nous ne pouvons continuer à travailler comme si la sortie du tunnel était proche", ajoute Andy Lack.C'est dans ce but que le groupe a annoncé la semaine passée à son personnel un projet de restructuration. "Comme vous le savez, Sony Music Entertainment est en train de mettre en place des changements structurels et stratégiques, qui sont nécessaires pour que le groupe profite de la croissance future", indiquait une note dont Reuters a obtenu copie. De sources proches de la société, contactées par l'agence, Sony Music s'apprêterait à supprimer un millier de postes, soit quelque 10% de ses effectifs.Outre la situation économique actuelle, Sony Music met en cause, comme les autres "majors", la montée en puissance du piratage via Internet ou les copies de CD. En 2001, 5 milliards de fichiers auraient ainsi été échangés, selon une étude du Yankee Group. Face à cette menace, les éditeurs multiplient les attaques. Ils ont ainsi eu raison de Napster. Mais nombre de leurs adversaires restent encore en course, tel Kazaa, qui permet d'accéder gratuitement à des fichiers musicaux.Parallèlement aux batailles juridiques, les éditeurs misent également sur de nouveaux supports mieux protégés. Le salut pourrait donc venir des DVD musicaux ou des Super Audion CD. Mais en attendant de trouver (si elle existe) la solution miracle, les éditeurs pourraient voir leur rentabilité rester sous pression...

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:57

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