Dexia déçoit les marchés

Dexia déçoit. La banque franco-belge a annoncé mercredi après-midi des résultats trimestriels un peu inférieurs à ceux prévus par le consensus des analystes. Ainsi, la banque affiche un produit net bancaire en baisse de 6,1% sur le trimestre à 1,248 milliard d'euros. Hors éléments exceptionnels, ce PNB est en recul de 1,5%. Le marché attendait en moyenne un PNB de 1,296 milliard d'euros. Quant au résultat net part du groupe, il recule de 21,2% (ou de 11,6% hors exceptionnels) à 315 millions d'euros. Cette performance décevante s'explique d'abord, selon Pierre Richard, président de la banque, par "la baisse des Bourses, qui ont atteint leur point bas à la fin du mois de mars 2003". Ce recul des marchés a "affecté les revenus des métiers de banque de détail et surtout de banque privée et de gestion d'actifs", ajoute Pierre Richard. Les chiffres parlent d'ailleurs d'eux-mêmes. Si le résultat net (hors exceptionnels) des activités Financement aux collectivités et Services financiers de proximité progressent respectivement de 0,8% et 8,1%, ils s'effondrent dans les activités de gestion d'actifs financiers (-35,9%) et dans les activités de marché et de capitaux (-30,5%). Enfin, pour corser le tout, Dexia a souffert de la dépréciation du dollar puisque son PNB hors effets de change progresse de 1,1%.Mais la communauté financière attendait surtout des nouvelles des démêlés de la banque aux Pays-Bas. Une filiale de Dexia, Labouchere, avait en effet proposé des produits de "stock leasing" à ses clients néerlandais. Ces derniers étaient invités à emprunter de l'argent pour investir sur les marchés. Avec la chute des Bourses, plusieurs associations de consommateurs du plat pays ont entamé des poursuites, car bon nombres de clients ont été dans l'impossibilité de rembourser. La banque compte déjà 40 millions d'euros d'impayés et a passé 448 millions d'euros de provisions sur le sujet. Devant les protestations, Dexia a avancé une "offre commerciale" qui donne le choix à ses clients entre trois propositions : une prolongation du contrat pendant trois ans à un coût inférieur, un paiement étalé et sans intérêt de la dette résiduelle ou l'attribution d'un call gratuit sur l'AEX. Evidemment, les investisseurs se sont émus du coût que pourraient entraîner ces mesures commerciales. Pierre Richard a d'ores et déjà indiqué que "la moitié des clients ont fait connaître leur réponse" à l'offre de Dexia. Et sur cette moitié, "80% ont apporté des réponses positives". Un taux "satisfaisant" pour Pierre Richard, mais, fait un peu troublant, la banque décide d'allonger la période de validité de son offre de trois semaines supplémentaires. Les craintes des investisseurs devraient donc pouvoir être levées sur le titre. Merrill Lynch estime d'ailleurs que "ces craintes étaient nettement exagérées". Mais jeudi, l'action réagit mal à ces annonces. En clôture, le titre Dexia perd 3,36% à 10,65 euros.
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