La Poste va investir 3,4 milliards d'euros pour moderniser le courrier

Jean-Paul Bailly a reçu le feu vert de son conseil d'administration pour parapher le nouveau contrat de plan de La Poste portant sur la période 2003-2007. Cette feuille de route, qui fixe au président de La Poste le cap à suivre, suscite de nombreuses réactions hostiles. Tout d'abord au sein des employés. Les sept administrateurs salariés ont voté contre ce contrat de plan. Pour la CGT, premier syndicat de l'entreprise, ce texte "est lourd de conséquences pour l'avenir de La Poste, du service public et de l'emploi". Cette organisation syndicale chiffre entre 40.000 et 60.000 les réductions d'effectifs qui pourraient intervenir à l'avenir. Le mécontentement des syndicats est partagé par neuf associations de consommateurs qui réclament la rédaction d'un nouveau contrat de plan "en concertation" avec elles. Dans une déclaration commune, ces organisations (AFOC, ADEIC, Asseco-CFDT, CSF, Familles rurales, Indecosa-CGT, UNAF, Cnafal, Alldc) estiment notamment que "l'adaptation et la modernisation du réseau des points de contact risque de se traduire par une rupture de l'égalité d'accès des usagers aux services de La Poste, selon leur lieu d'habitation". Partant du constat que le réseau des bureaux de poste "souffre aujourd'hui de déséquilibres manifestes et ne correspond pas aux nouveaux rythmes de vie et aux attentes de ses clients", ce contrat de plan prévoit une réorganisation de la présence postale sur le territoire sans la réduire: sur les 17.000 points de contact existants, les bureaux de poste jugés peu rentables auront vocation à devenir des "points poste" (chez un commerçant ou au sein d'une mairie). "Les adaptations indispensables ont pour objectif d'améliorer l'accessibilité et l'attractivité du réseau, de maintenir le lien social en diversifiant les formes de présence postale sur les territoires en concertation continue avec les élus locaux", a souligné La Poste dans un communiqué.Le contrat de plan autorise également La Poste a élargir la gamme de ses services financiers en créant un établissement de crédit à compter de 2005. Cette banque postale sera autorisée à distribuer des crédits immobiliers sans épargne préalable. L'Etat n'a en revanche pas donné son aval à la délivrance de crédits à la consommation. Ce refus a été assez mal vécu par le personnel de La Poste, pour qui ces produits étaient considérés comme un bon moyen de rajeunir la clientèle de l'entreprise (lire ci-contre). Enfin troisième axe de ce contrat de plan, la modernisation de l'activité courrier du groupe. Cette division, qui constitue toujours deux tiers des revenus de l'entreprise, évoluera à compter de 2009 dans un univers totalement concurrentiel. Pour faire face à cette échéance, La Poste lance un programme d'investissements qui s'étendra au-delà même du contrat de plan. Entre 2004 et 2010, 3,4 milliards d'euros vont être investis pour moderniser la distribution du courrier. Il s'agit notamment de moderniser l'outil industriel afin de porter l'automatisation du tri du courrier de 60% actuellement à 90% en 2007. L'objectif qualitatif recherché est que le pourcentage de courrier distribué à J+1 passe de 76% aujourd'hui à 85% (lire ci-contre).
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