Air France part à l'assaut de KLM, Pechiney entre dans le giron d'Alcan et, à une moindre échelle, la Foncière Lyonnaise se rapproche de Sophia : le doute n'est plus permis, le marché des fusions acquisitions montre enfin quelques signes de reprise. Certes, le mouvement est encore ténu et ne se traduit pas encore de façon spectaculaire dans les statistiques. Mais une chose est sûre, les banquiers d'affaires retrouvent le moral. Désormais, ils peuvent aller frapper à la porte des chefs d'entreprises avec l'espoir de retenir leur attention.C'est au moment de ce renouveau que le Boston Consulting Group (BCG) publie une enquête qui prend des allures de pavé dans la mare. Selon elle, la grande majorité des opérations de fusions acquisitions réalisées aux Etats-Unis au cours des quinze dernières années s'est traduite par une destruction de valeur. Les entreprises, les actionnaires mais aussi les salariés ont été en définitive les grands perdants de cette course à la taille et à la croissance qui a notamment caractérisé les années 90. On sait que l'éclatement de la bulle financière et la chute des marchés boursiers ont mis à mal nombre de projets qui ont subitement perdu de leurs charmes, une fois les cours de Bourse revenus à un peu plus de réalité. On pourra longtemps épiloguer sur la responsabilité des uns et des autres, des dirigeants d'entreprises, de leurs banquiers conseils et des investisseurs. Responsabilité ou aveuglement collectifs, peut-être. Il n'empêche que quelques principes élémentaires ne devraient aujourd'hui pas être perdus de vue au moment de se lancer à nouveau sur le chemin de la croissance externe. Un projet industriel solide, un prix raisonnable et des objectifs réalistes, telles sont les trois conditions d'une fusion réussie. Espérons que cette fois les banquiers d'affaires ne les perdent pas de vue.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:37

Partager :