La démission de Jean-Luc Lagardère du conseil d'administration de Renault, la semaine dernière, avait déjà été interprétée comme un signe de désengagement de son groupe du secteur automobile, la galaxie Lagardère se centrant de plus en plus sur les médias. Aujourd'hui, Lagardère met les points sur les i, en annonçant qu'il a cédé sa participation de 1,26 % dans le capital de Renault. L'annonce de la mise sur le marché de ces 3,6 millions d'actions fait baisser le titre Renault, qui recule de 2,61 % à 38,80 euros à la clôture. Les actions ont été placées sur le marché au prix de 38,95 euros par titre, a annoncé Lagardère lundi dans un communiqué. Cette opération a rapporté 140 millions d'euros au groupe, alors que les actions "avaient été acquises pour un montant global de 97,6 millions d'euros au prix moyen de 27,18 euros par action", a précisé le groupe. Pour plusieurs analystes, la décision de Lagardère est dans l'ordre des choses. "Cela me paraît dans la logique de la démission de Lagardère et du débouclement du partenariat automobile entre les deux groupes", dit une analyste d'une banque française, citée par Reuters. "On en parlait depuis un certain temps", commentait de son côté Stephen Reitman de Merrill Lynch, également interrogé par Reuters, estimant qu'il valait mieux traiter le problème en face. Si Lagardère veut se désengager du secteur, c'est en grande partie parce que l'automobile tire le groupe vers le bas. En effet, en 2002, le chiffre d'affaires du pôle automobile du groupe a accusé une baisse de 31,4% à 782 millions d'euros. Actionnaire associé lors de l'introduction en Bourse de Renault, Lagardère est également propriétaire de Matra Automobile, dont l'usine de Romorantin (Loir-et-Cher) a perdu une grande partie de son activité depuis que Renault a rapatrié, l'an dernier, la production de l'Espace dans sa propre usine de Sandouville (Seine-Maritime), à l'occasion de la sortie de la quatrième génération de ce monospace. Le retrait de la production de l'Espace par Renault a placé l'usine dans une situation difficile. Désormais, la seule voiture fabriquée à Romorantin est l'Avantime, produite par Renault depuis fin 2001, dont les ventes peinent à décoller. Actuellement, seulement 30 Avantime sortent chaque jours des chaînes d'assemblage. En janvier, un porte-parole de Lagardère avait déclaré que les discussions se poursuivaient pour la reprise de Matra Automobile avec plusieurs industriels et financiers, dont l'équipementier allemand Albert Weber.Renault vend 51 % de sa filiale Renault AgricultureAprès plusieurs semaines de discussions, le constructeur automobile français et le spécialiste allemand du matériel agricole Class ont signé un accord concernant Renault Agriculture. Renault cède à Class 51 % du capital de sa filiale spécialisée dans les véhicules agricoles, a indiqué le constructeur automobile français dans un communiqué. Le montant de la transaction n'a pas été dévoilé.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:27

Partager :