Alstom ne convainc pas les investisseurs

C'est une baisse de 9 % de son chiffre d'affaires sur les 9 premiers mois de 2002/03 qu'annonce ce jeudi Alstom. Le spécialiste des infrastructures de l'énergie et du transport a réalisé un chiffre de 15,9 milliards d'euros, contre 17,39 milliards un an plus tôt, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué. Toutefois, à chiffres comparables, le chiffre d'affaires est en hausse de 1% à 15,9 milliards d'euros contre 15,68 milliards sur les 9 mois de 2001/02. La tendance observée sur les 9 premiers mois devrait se confirmer pour l'ensemble de l'exercice 2002/2003 (qui se termine fin mars), annonce le groupe qui note une "bonne résistance des commandes" dans un contexte déprimé. Celles-ci ne chutent "que" de 2 %."Depuis notre dernière annonce il y a deux mois, nous n'avons pas constaté de changement majeur dans les tendances de marché : la demande dans le transport reste forte, et globalement celle de la transmission et distribution est stable. La demande des équipements d'énergie demeure faible dans un environnement économique incertain" analyse Patrick Kron, directeur général d'Alstom. Les commandes baissent plus particulièrement dans deux secteurs : la marine (- 41 %) et les équipements de production d'énergie (-16%). Cette dernière activité voit son chiffre d'affaires chuter de 10 %. La forte baisse du marché "Power", explique le groupe, est due à la chute de la demande aux Etats-Unis qui reste un marché "difficile".L'activité transports sauve le carnet de commandesDans ce contexte morose, c'est bien l'activité transports qui sauve Alstom. Ce secteur a réalisé une très bonne performance cette année, tant en commandes (+ 32 %) qu'en chiffre d'affaires (+ 30 %). Au troisième trimestre 2002/03, plusieurs commandes importantes ont été enregistrées, dont le métro de New York pour 650 millions d'euros, et un contrat de maintenance en Espagne d'un montant de 500 millions d'euros.Par ailleurs, le groupe a de bonnes perspectives pour le secteur. Des commandes substantielles ont été passées - mais non encore enregistrées -, concernant la fourniture de rames pour la nouvelle ligne de métro à Barcelone (290 millions d'euros) et un contrat de maintenance pour la compagnie ferroviaire nord-américaine BNSF (420 millions d'euros). En Europe, qui représente le principal marché d'Alstom, les commandes ont continué de croître (+ 13 %). En revanche, elles diminuent de 11 % en Amérique du nord en raison de la chute du marché de l'énergie aux Etats-Unis, où le chiffre d'affaires baisse de 18 %.Les commandes en Amérique latine, très affectées par la crise économique locale, baissent de 41 %. Les investisseurs restent dubitatifsSans constituer réellement une mauvaise surprise, ces chiffres sont accueillis avec réserve à la Bourse de Paris. En fin d'après-midi, l'action lâche 3,84%, à 5,26 euros. "Tout ça est un peu décevant, en particulier le chiffre d'affaires. Les prises de commandes sont toutefois un peu meilleures que prévu", résume un analyste, cité par Reuters, qui met aussi en cause l'intertie du groupe dans la réalisation de son plan de redressement. "Ce qui pèse également sur la valeur c'est la lenteur de mise en oeuvre de cessions d'actifs", ajoute-t-il.Alstom avait présenté en mars 2002 un plan de création de valeur baptisé "Restore Value", destiné à renforcer son bilan. Principaux objectifs : améliorer la rentabilité, et abaisser la dette à 20 % des fonds propres d'ici à l'exercice 2005. Pour cela, le groupe compte notamment sur 2,1 milliards d'encaissements d'ici à la fin de l'exercice en cours, au 31 mars 2003. Aux 667 millions d'euros issus de l'augmentation de capital de l'été dernier, doit s'ajouter 1,4 milliard provenant de cessions (400 millions dans l'immobilier et 1 milliards concernant des actifs non stratégiques).Depuis l'annonce du plan, 450 millions de cessions ont été réalisées. Et pour Patrick Kron, qui rappelle que la réduction de la dette demeure "la priorité centrale pour Alstom", le montant des cessions immobilières et industrielles devrait dépasser l'objectif initial du plan. Néanmoins, le groupe est encore loin d'avoir atteint son but. Car, pour celà, il lui faut encore conclure pour près d'un milliard d'euros de cessions... en deux mois et demi.
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