Le groupe chimique et pharmaceutique Akzo Nobel l'avait déjà annoncé en janvier: 2002 allait "apporter une baisse significative des bénéfices". Mais les chiffres publiés aujourd'hui sont pires que prévu. Le groupe néerlando-suédois annonce en effet un bénéfice net de 892 millions d'euros pour 2002, en baisse de 4 % par rapport aux 930 millions d'euros réalisés en 2001. La baisse a été particulièrement sensible au quatrième trimestre, où le bénéfice a chuté de 21 % par rapport à la même période de 2001, s'établissant à 176 millions contre 222 millions d'euros. Les analystes tablaient sur un bénéfice net, pour le dernier trimestre 2002, compris entre 182 et 211 millions d'euros. Le chiffre d'affaires du groupe a lui aussi baissé de 1 % à 14,002 milliards d'euros, en comparaison des 14,100 milliards d'euros d'il y a un an. Quant au résultat opérationnel, il a baissé de 5 % en 2002, s'établissant à 1,492 milliards d'euros contre 1,571 pour l'année précédente.Akzo Nobel a souffert de la dégradation de la conjoncture qui a frappé les chimistes de plein fouet en 2002. Son laboratoire de santé animalière, Intervet, a dû supprimer des stocks obsolètes et a été particulièrement éprouvé par la crise latino-américaine. En outre, la concurence des médicaments génériques a pesé sur les activités humaines du pôle santé. Ainsi, le Remeron, un anti-dépresseur produit par le Néerlando-suédois, fait face à une concurrence croissante. Certes, ses ventes ont augmenté de 14 % en 2002 ( à 717 millions d'euros) mais selon certains analystes, elles pourraient chuter de 90 % en 2003, en raison de la décision d'un tribunal américain autorisant les concurrents d'Akzo à vendre des versions génériques du Remeron. Afin de développer des produits innovants et d'accélérer sa croissance, Akzo a accru ses dépenses de recherche. Il s'est notamment allié au laboratoire allemand Schering pour élaborer une nouvelle pilule contraceptive pour les marchés européen et nord-américain, qui pourrait être commercialisée d'ici cinq à sept ans. Commentant ces résultats, le directeur général du groupe, Cees Van Lede, a souligné que l'entreprise avait évolué dans un environnement difficile en 2002. Malgré tout, a-t-il déclaré, "nous avons réalisé une performance quasi stable dans des conditions de marché difficiles, avec des taux de change contraires et un accroissement des charges liées aux retraites". Mais pour 2003, les choses ne vont pas s'arranger. Selon le directeur général d'Akzo, il "serait irréaliste de penser que cette année sera en quoi que ce soit plus facile que l'an dernier". Différents facteurs vont continuer à peser sur les performances du groupe: la montée en puissance des génériques, les parités de change qui, selon Cees Van Lede, seront "certainement défavorables au groupe pendant les six premiers mois de l'année", ainsi que l'accroissement du coût des retraites supporté par Akzo. A cet égard, le groupe a annoncé qu'il allait accroître de 130 millions d'euros sa contribution à ses fonds de pension en 2003.Dans ces conditions, Akzo attend pour l'exercice en cours des résultats "significativement inférieurs à ceux de l'année dernière": son bénéfice net devrait reculer d'au moins 10%. Ce qui l'amènera à se concentrer sur la réduction des coûts et la génération de cash. Le groupe va notamment porter son programme de diminution des effectifs à 5.500 personnes, en hausse de 500 par rapport à qu'il envisageait jusqu'ici.Du coup, certains observateurs portent un jugement très sombre sur les mois à venir. "Akzo offre l'une des pires perspectives que j'ai vues dans le secteur depuis une dizaine d'années", déclare un analyste cité par Reuters.La réaction du marché ne s'est pas fait attendre et l'action a chuté fortement en milieu de journée à Amsterdam. En fin d'après-midi, toutefois, la bonne tenue générale des marchés lui a permis de limiter la casse, le titre terminant sur une baisse de 4,86%, à 20,74 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:26

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