AT&T prévoit une baisse de 12 à 15% de son chiffre d'affaires 2004

Sale temps pour AT&T. Le premier opérateur téléphonique américain longue distance est victime de l'intensification de la concurrence dans le secteur des services aux entreprises et des appels longue distance. AT&T s'attend désormais à un chiffre d'affaires 2004 compris entre 29,5 et 30,5 milliards de dollars, soit une baisse de 12 à 15% par rapport à 2003, là où les analystes tablaient plutôt sur 31,3 milliards de dollars.En avril, le groupe avait déjà annoncé une baisse probable de ses ventes 2004 de 7 à 10%, toujours par rapport à 2003. Le chiffre d'affaires 2003 s'est élevé à 34,5 milliards de dollars. Le résultat d'exploitation devrait se situer entre 1 et 1,4 milliard de dollars, sans tenir compte d'une provision pour charge de 70 millions de dollars qui sera prise au deuxième trimestre, le groupe ayant pris de l'avance dans son plan de réduction de 8% de ses effectifs.La révision des attentes d'AT&T intervient quelques heures après l'annonce qu'il ne cherchera plus à gagner de nouveaux clients privés pour la téléphonie locale et longue distance dans sept Etats américains (l'Ohio, le Missouri, l'Etat de Washington, le Tennessee, la Louisiane, l'Arkansas et le New Hampshire). Bien que ces Etats possèdent, selon AT&T, une population cumulée de 38 millions de personnes, les coûts de la poursuite de telles opérations seraient excessifs. En conséquence, les revenus de sa division consommateurs devraient baisser de 15 à 18% par rapport à 2003.L'opérateur est également victime de la guerre des prix qu'il avait allègrement lancée l'année dernière dans le secteur des entreprises. Cette stratégie a en effet provoqué la baisse des tarifs de ses compétiteurs, créant ainsi un "environnement de prix instable", selon le porte-parole d'AT&T Paul Kranhold. "Mais nous pouvons rester dans la bataille plus longtemps qu'eux", s'est-il empressé d'ajouter. Il faut dire que le retour sur le marché de MCI, ex-Worldcom, n'a pas vraiment favoriser les objectifs de l'entreprise, déjà aux prises avec les Baby-Bells, les opérateurs fixes locaux, qui investissent de plus en plus le terrain de la longue distance.Quant à la téléphonie par Internet, elle aura dans un premier temps un effet négatif sur la rentabilité de l'entreprise en raison de coûts des campagnes de promotion plus élevés que prévu. "En dépit de l'impact sur la rentabilité à court terme, l'entreprise est convaincue que la VoIP représente le futur de la téléphonie vocale" et que AT&T sera leader dans ce domaine.Jeudi, à la mi-séance du marché américain, le titre AT&T chute de 9% à 14,92 dollars.
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