L'étau se resserre autour de Michael Eisner

Qui veut la peau du "Roi Michael"? De plus en plus de monde, semble-t-il. La gronde ne cesser de monter contre Michael Eisner, PDG star du groupe de loisirs Disney. Mercredi soir, le premier fonds de pension américain, Calpers, et le cabinet de conseil auprès des actionnaires, Glass Lewis, ont annoncé qu'ils s'opposeraient à la réélection du PDG qui doit avoir lieu lors de l'assemblée générale des actionnaires le 3 mars prochain. Avant Calpers et Glass Lewis, le plus gros cabinet représentant des actionnaires, Institutional Shareholder Services (ISS), avait fait savoir lui aussi qu'il recommanderait de voter contre la réélection de Michael Eisner, en raison de problèmes de gouvernance d'entreprise. Alors que le câblo-opérateur Comcast voudrait mettre la main sur le groupe via une OPA hostile, le rendez-vous du 3 mars est maintenant vu comme un référendum visant à valider ou pas deux décennies de règne. C'est Roy Disney, le neveu du fondateur Walt, qui a donné le coup d'envoi à cette fronde contre Michael Eisner qu'il a lui même embauché en 1984. En décembre dernier, le septuagénaire, sommé de quitter le conseil d'administration du groupe en raison de son âge, fait parvenir à la presse une lettre assassine, dans laquelle il demande publiquement à Michael Eisner de quitter le groupe. Griefs invoqués: son incapacité à redresser l'audience d'ABC, la mauvaise gestion qui fait fuir les talents, le partenariat avorté avec Pixar... Dernièrement, Roy Disney, toujours actionnaire de Disney, ainsi qu'un autre ex-administrateur Stanley Gold, ont redit leur intention de voter contre Michael Eisner.Roy Disney et ses alliés espèrent obtenir 20% des votes, ce qui permettrait de remettre en cause l'actuel président. A 15% les choses seraient plus difficiles, tandis qu'à 35% ils auraient le droit de proposer leur propre conseil d'administration.En dépit de leur opposition au patron de Disney, Calpers et Glass Lewis ne sont pas pour autant passé dans le camp de Roy Disney. Comme pour d'autres actionnaires, c'est l'actuel manque d'indépendance du conseil d'administration vis-à-vis du management qui fait l'objet de toutes les critiques. Le patron du groupe n'est donc pas le seul visé. Le siège de 6 des 11 membres du conseil pourrait être remis en question. Le groupe a tenté d'enrayer la critique en rappelant qu'il avait ramené le nombre de membres à 11 contre 17 auparavant et qu'il avait renforcé les règles visant à éliminer les conflits d'intérêts.Cette révolution en gestation intervient alors que le groupe de loisirs est toujours sous le coup de l'OPA hostile de Comcast. Sur ce point au moins, les ennemis d'aujourd'hui, Roy Disney et Michael Eisner, sont tombés d'accord en rejetant cette proposition, préférant que le groupe reste indépendant. Le conseil d'administration a d'ailleurs voté officiellement contre cette semaine.
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