Wanadoo, la filiale Internet de France Télécom, a profité en 2003 du développement des activités Internet en général et de l'Internet à haut débit en particulier. Selon les résultats annoncés ce matin par le groupe, ce dernier a notamment réalisé l'année dernière un résultat d'exploitation avant amortissement supérieur à ses objectifs. Et son bénéfice net a bondi de 30 à 159 millions d'euros sur l'année. Alors que Wanadoo fait l'objet, ces derniers jours, d'une intense spéculation en Bourse sur un éventuel rachat des actionnaires minoritaires par France Télécom, son PDG a affirmé ce matin qu'une telle opération n'est "pas la priorité" de FT.Même si la progression du chiffre d'affaires de Wanadoo en 2003 a quelque peu déçu (lire ci-contre), l'exercice écoulé a permis au groupe de fortement améliorer ses performances financières. Porté par la progression de 26% de ses activités l'année dernière, le groupe a enregistré une progression de 2 points de sa marge brute consolidée, à 53%. Son REAA (résultat d'exploitation avant amortissement des immobilisations) s'est élevé à 347 millions d'euros, contre 90 millions en 2002, grâce, selon le communiqué du groupe, "à la maîtrise des charges dans les domaines de la gestion de la relation client et des dépenses de communication". Le REAA se trouve ainsi multiplié par près de 4, là où Wanadoo visait un triplement.Le bénéfice d'exploitation s'est établi à 250 millions d'euros, contre une perte de 6 millions d'euros en 2002. Et sur l'ensemble de l'exercice, le groupe affiche un bénéfice net de 159 millions d'euros, contre 30 millions en 2002. Ces chiffres sont néanmoins inférieurs aux attentes des marchés. Les analystes interrogés par Reuters tablaient ainsi sur un résultat net de 246 millions et un résultat d'exploitation de 323 millions.Quoi qu'il en soit, Wanadoo a annoncé la première distribution de dividende de son histoire: celui-ci s'élèvera à 3 centimes d'euro par action.Pour l'année en cours, Wanadoo veut continuer à surfer sur la vague du haut débit. Le groupe prévoit donc d'obtenir cette année un million d'abonnés supplémentaires pour ce type de services - sans préciser s'il ambitionne la conquête de nouveaux clients ou le simple transfert de clients bas débit vers le haut débit. Wanadoo prévoit également une croissance de son chiffre d'affaires de 10 à 15%, ce qui marquera malgré tout un sensible ralentissement de la croissance par rapport à 2003. Explication: selon Olivier Sichel, PDG de Wanadoo, "l'année 2004 va être marquée par une baisse des prix de l'ADSL donc on aura une forte croissance en volume de l'ADSL mais un moindre effet sur le revenu par client que celui que l'on a pu connaître en 2003".Le fournisseur d'accès Internet veut malgré tout continuer à améliorer sa rentabilité, visant "un résultat d'exploitation en croissance deux fois plus élevée que celle du chiffre d'affaires". S'exprimant à l'occasion d'une conférence téléphonique, Olivier Sichel a également souhaité calmer la spéculation qui a fait flamber le titre Wanadoo de près de 12% en trois jours. L'hypothèse d'un rachat de la société par sa maison-mère France Télécom "n'est pas une priorité" pour cette dernière, a-t-il affirmé. Nombre d'analystes n'en pensent pas moins qu'une telle opération est inéluctable un jour ou l'autre (lire ci-contre).Mercredi, les marchés se montrent en tout cas déçus par l'éloignement de la perspective d'une offre de France Télécom. Le titre chute ainsi de 1,7%, à 7,51 euros, à la clôture.

latribune.fr

19 Oct 2008, 23:21

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