La France redit son intérêt pour une fusion Aventis-Sanofi

La hache de guerre est encore loin d'être enterrée entre Igor landau et Jean-François Dehecq, les patrons respectifs d'Aventis et Sanofi-Synthélabo. Mais Bercy a tout de même obtenu que les deux dirigeants se rencontrent pour discuter de l'offre hostile du laboratoire français sur son concurrent franco-allemand. D'après, un porte-parole du ministère de l'Economie et des Finances, joint par l'AFP, l'entrevue demandé par Nicolas Sarkozy devait avoir lieu ce vendredi.Car le gouvernement - au travers de Bercy - n'en démord pas. Il continue à préférer une solution nationale. La synergie attendue d'un rapprochement Aventis-Sanofi "présente un intérêt national", a expliqué le ministère ce vendredi.Si Bercy se fait de plus en plus pressant, c'est que l'alternative suisse se précise depuis que jeudi Novartis a officiellement annoncé l'ouverture de négociations avec Aventis. Certes, Novartis a prévenu "qu'aucune conclusion quant à la faisabilité d'un accord ne peut être faite". Mais le Suisse présentent deux atouts majeurs. Il recueille les faveurs de la direction d'Aventis et se montrerait, d'après le Wall Street Journal, bien plus généreux que Sanofi. Le journal parle d'une possible offre de 56 milliards d'euros, au lieu des 48 milliards proposés par Sanofi.Le marché semble en tout cas miser sur une contre-attaque prochaine du Suisse, comme le montrent les 5,57% gagnés par le titre Aventis depuis mercredi soir. Mais, malgré son évidente puissance financière, le Suisse n'aura pas forcément devant lui une route dégagée. Outre l'opposition de la France ou le scepticisme de quelques observateurs, Novartis devra pour espérer l'emporter effacer plusieurs obstacles. L'un de ces défis sera notamment de convaincre les salariés d'Aventis du bien-fondé de sa démarche. Car, si elle est défavorable à une union avec Sanofi, l'intersyndicale des Laboratoires Aventis a aussi affirmé jeudi qu'elle était "farouchement opposée" à cet autre projet, en ajoutant: "nous mettrons toutes nos forces pour le faire échouer".Chez Sanofi, on ne veut pas se montrer trop inquiet. Jeudi après-midi, le groupe a déclaré être "très confiant" quant à l'issue de son offre. Reste que le laboratoire français a tout de même décidé de réunir un conseil d'administration samedi, ont indiqué à Reuters des sources proches du dossier en ajoutant que le groupe va envisager toutes les options y compris le relèvement du prix de son offre.L'AMF rejette le projet d'émission de BSA d'AventisEn marge de ces derniers développements, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé vendredi le rejet du projet d'émission de bons de souscription d'actions imaginé par Aventis. Le laboratoire avait évoqué son souhait, en cas de succès de l'offre de Sanofi, d'émettre des bons pour couvrir ses actionnaires contre la perte de valeur qu'induirait la commercialisation de génériques du Plavix (un produit de Sanofi). Mais l'AMF a estimé qu'un tel montage contrevenait aux règles de bon déroulement des OPA. Ces BSA "constituent en réalité un moyen détourné de relèvement unilatéral du prix offert par l'initiateur", explique l'AMF.
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