Le mois le plus long

En attendant la rafale de résultats du deuxième trimestre, en juillet, le mois de juin devrait se montrer fort paisible et peu fourni en matière de publications d'entreprises. Mais les investisseurs savent qu'un grand rendez-vous les attend en toute fin de mois, le fameux "June Meeting" du comité de politique monétaire (FOMC) de la banque centrale américaine, les 29 et 30 juin. Le D-Day de la hausse des taux ? La réunion devrait marquer un tournant "historique", la fin de la politique "accommodante" et le début d'un cycle de remontée des taux d'intérêt aux Etats-Unis : ils se situent depuis un an à 1%, leur plus bas niveau depuis 46 ans. L'attente risque de paraître bien longue d'ici aux 29 et 30 juin pour connaître le verdict de "l'oracle de la Fed" : une hausse d'un quart ou d'un demi-point ? That is the question. Alan Greenspan a jusqu'à présent suggéré une remontée "graduelle", progressive, à un rythme "mesuré." Mais la publication des statistiques impressionnantes de l'emploi américain vendredi dernier a fait ressurgir l'hypothèse d'une opération surprise plus massive. Le grand argentier de l'Amérique pourrait laisser échapper quelques indices cette semaine, à l'occasion de deux apparitions publiques. On annonce son débarquement à Londres mardi, pour la Conférence monétaire internationale. Avant de témoigner jeudi à Washington devant la commission bancaire du Sénat. Lequel Sénat doit entériner sa nomination, par George Bush, le 18 mai dernier, pour un cinquième mandat à la tête de la Fed. Le vétéran Greenspan, 78 ans, fut nommé pour la première fois aux commandes de la Fed en août 1987, par feu Ronald Reagan. Mais si le fidèle soldat Greenspan a accepté de rempiler pour piloter une délicate remontée des taux en pleine période électorale, il n'ira sans doute pas au terme de son mandat de 4 ans. En effet, son autre mandat, de membre de la Fed, condition sine qua non logique pour la présider, expire fin janvier 2006. "Si seulement on pouvait le cloner !" s'est même exclamé au sujet de son remplacement le vice-président, Dick Cheney. Tant Greenspan a su habilement manoeuvrer pendant 17 ans et se jouer de la volatilité des marchés.
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