La flambée du pétrole pèse sur les prix à la consommation

Un peu de grain à moudre. Alors que l'Insee a annoncé le recul du salaire moyen net en 2003 (voir ci-contre) et que les salariés du privé et du public réclament haut et fort des hausses de salaires, l'institut publie une statistique qui ne devrait pas apaiser le débat.Selon l'Insee, l'indice des prix à la consommation de l'ensemble des ménages a progressé de 0,5% en février. Une augmentation identique à celle enregistrée en février 2004. En glissement annuel, la hausse des tarifs s'élève à 1,6%, "un plus bas depuis juillet 2002", précise Marc Touati chez Natexis Banques Populaires. Hors tabac, l'indice progresse de 0,6% en février et de 1,8% sur un an.L'indice corrigé des variations saisonnières est en hausse de 0,5% en février et de 1,7% en glissement annuel. L'indicateur d'inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte de l'évolution volatile des prix de l'énergie et des produits frais, a progressé de 0,1% en février (+1% sur un an). Enfin, l'indicateur des prix harmonisé (IPCH), qui permet de comparer les variations des prix européens, est en hausse de 0,7%, et de 1,9% sur un an."La forte progression de l'indice des prix à la consommation résulte du cumul de multiples facteurs", expliquent les experts de l'Insee. La valse des étiquettes est en effet générale. Ce sont les prix de l'énergie qui ont le plus fortement progressé en février, effaçant les replis observés en décembre et janvier derniers. Ils affichent une hausse de 2,6%, dopés par la poussée des prix pétroliers (+2,6%). Sur un an, la fièvre est encore plus sensible avec un bond de 9,1% des prix dans le secteur énergétique.Les prix de l'alimentation affichent une hausse de 0,5%, essentiellement stimulés par les produits frais (+3,2%), et notamment les légumes frais (+9%).Pour les produits manufacturés, la hausse des prix est plus mesurée (+0,4%, -0,5% sur un an). En raison d'une fin de campagne de soldes d'hiver plus tardive que l'an dernier, l'effet traditionnel de hausse des prix à la sortie de cette période dans l'habillement et les chaussures n'a pas été observé en février. En février 2004, les prix de cette catégorie de produits avaient rebondi de 5,4%.Quant aux prix des services, ils ont augmenté de 0,7% (+2,7% en glissement annuel), affectés par les hausses dans les transports et les communications qui ont augmenté globalement de 2,6%, du fait notamment des services de téléphonie mobile."Cette hausse des prix, due essentiellement à la volatilité des prix du pétrole et de l'alimentation, compense le recul des mois précédents. En 2005, l'inflation devrait revenir à 1,6%, contre 2,1% à la fin 2004. Ce ralentissement de l'inflation serait dû en partie à un effet de base, la hausse des prix n'augmentant pas dans les mêmes proportions qu'en 2004. Le ralentissement du commerce international ainsi que la modération salariale devraient également jouer en faveur de la désinflation. Quant à la hausse des prix du pétrole, très nette l'année dernière, elle devrait faire preuve de modération cette année, même si les cours devraient se maintenir à des niveaux élevés, aux alentours de 38-40 dollars le baril", explique Olivia de Kersauson, économiste au CCF, interrogée par latribune.fr.Cette faible inflation devrait logiquement soutenir la consommation des ménages. Dans ce contexte, indépendamment des hausses de salaires dont pourraient prochainement bénéficier les acteurs des secteurs public et privé, les ménages pourraient voir leur pouvoir d'achat augmenter. Un gain estimé à 0,6 point par Marc Touati. Quant à savoir si une inflation très modérée, due en partie à la pression sur les prix sur les marchés internationaux, peut soutenir la croissance, les économistes semblent avoir déjà trouvé la réponse. "Une inflation trop faible est souvent synonyme d'emploi moribond et de chômage élevé", rappelle Marc Touati.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.