Les bonus en dollars diminuent à mesure que le dollar baisse

Depuis janvier 2004, le dollar américain s'est déprécié de plus de 5% par rapport à l'euro, et de près de 7% par rapport à la livre. C'est une mauvaise nouvelle pour tous les employés qui vivent et travaillent en Europe, mais qui perçoivent une rémunération calculée en dollars. Ce problème concerne hélas la plupart des employés des banques américaines à Londres. Jon Terry, spécialiste en avantages sociaux chez PricewaterhouseCoopers, affirme que les banques en croissance calculent généralement leurs bonus en dollars : "Quand les résultats annuels sont annoncés en dollars, il est logique que les sommes à distribuer pour les bonus soient également en dollars." Certaines banques proposent à leurs employés, pour les protéger d'une dépréciation, de convertir leurs bonus dans une monnaie européenne selon un taux de change moyen calculé sur l'année 2004. JP Morgan et CSFB proposent déjà ce type d'offres; d'autres devraient suivre. "Les banques n'ayant pas encore adopté ce type de programmes, envisagent de les mettre en place bientôt", nous explique le directeur d'une société américaine. Mais il y a un piège. Pour bénéficier de cette couverture, les banquiers ont dû y adhérer en début d'année. On aurait pu penser, après la dépréciation du dollar de près de 20% par rapport à l'euro survenue en 2003, que la plupart des employés auraient appris de leur expérience passée. Mais selon un spécialiste en avantages sociaux d'une banque américaine à Londres, moins de 30% des employés auraient opté pour le taux moyen. "Le dollar était assez faible en janvier et de nombreux employés pensaient qu'il remonterait." Selon lui, les banquiers qui n'ont pas adhéré aux programmes proposés par leurs employeurs ont peut-être prévu une couverture individuelle. Cependant, des sociétés de spread betting telles que IG Index et Cantor Index ne semblent pas confirmer cette hypothèse. "Les banquiers étaient au courant de la chute prochaine du dollar depuis le milieu de l'été", nous explique David Buik, de chez Cantor Index, "mais ils n'ont pas utilisé de sociétés de spread betting pour se couvrir." Si le dollar continue à baisser, les banques américaines pourraient ne plus être en mesure d'attirer les meilleurs employés. "Deutsche Bank et UBS mettent la pression", explique un spécialiste en avantages sociaux. "Certains employés ont commencé à dire qu'ils seraient mieux dans une société européenne, ou au moins dans une société qui calcule ses rémunérations dans la devise locale". Mais il est peu courant que des sociétés américaines effectuent leurs rémunérations dans d'autres devises que le dollar. "Nous dirigeons une activité internationale", explique un banquier senior d'une société américaine. "Nous n'allons donc pas mieux rémunérer un employé en Europe que son équivalent aux Etats-Unis pour répondre à l'activité du dollar. Le dollar était fort pendant de nombreuses années et nous n'avons rien fait pour y remédier."
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