Bercy vise toujours une croissance de 2% en 2005

Garder confiance et maintenir le cap de la rigueur budgétaire. Tels sont les messages adressés par le ministre de l'Economie et des Finances hier, lors de son passage au Grand Jury RTL Le Monde.Cette confiance, que le gouvernement de Dominique de Villepin espère insuffler aux français au cours des prochaines semaines, est déjà bien ancrée à Bercy. En effet, convaincu que l'économie française devrait rebondir au second semestre, Thierry Breton table sur une croissance annuelle de 2%. Une prévision largement au-dessus des estimations des économistes et de l'Insee qui tablent quant à eux sur une croissance du PIB de 1,5%."On reverra en septembre la croissance, comme le fait systématiquement le gouvernement après les vacances", a précisé le ministre. Thierry Breton fera un nouveau point sur la situation économique de l'économie française le 15 septembre prochain. Un réajustement, "si celui-ci est nécessaire" pourrait alors avoir lieu.De plus, au cours de cet entretien, l'ancien PDG de Thomson et de France Telecom est revenu sur certains points de son discours sur les grandes orientations économiques du gouvernement énoncé mardi (voir ci-contre). Notamment sur l'endettement de la France. "C'est vrai que j'ai indiqué que j'estimais que la France d'aujourd'hui vivait sans doute aujourd'hui, pour son modèle, et, pour nos recettes, au-dessus de ses moyens. Mais, je n'ai pas dit que les Français vivaient au-dessus de leurs moyens, car beaucoup de Français souffrent aujourd'hui", a-t-il précisé. "Je ne suis pas uniquement le ministre de la dépense, je suis aussi le ministre des recettes, on essaie de dépenser correctement, parfois un peu trop me semble-t-il. Dans toutes les familles on tient des budgets, il y a une colonne à droite on met les dépenses, et à gauche on met les recettes, pour un Etat c'est aussi la même chose", a ajouté Thierry Breton.Mardi, le patron de Bercy avait rappelé que la dette de la France avoisinait les 1.100 milliards d'euros, indiquant que "chaque enfant naît aujourd'hui avec une dette de plus de 17.000 euros"."Cette dette colossale est le fruit d'un déséquilibre budgétaire qui dure depuis vingt-six ans. Que la croissance soit au rendez-vous ou pas", explique Marc Touati chez Natexis Banques Populaires. Selon les statistiques établies par l'établissement, les dépenses publiques de fonctionnement ont augmenté de 246,8 milliards d'euros entre 1978 et 2003. En volume, l'augmentation atteint 192% alors que sur la même période, le PIB de la France n'a augmenté que de 71,5%.Pour résoudre ce problème "inquiétant", Thierry Breton a indiqué que l'Etat revoyait en permanence ses modes de fonctionnement et que dans le cadre de la réforme de la nouvelle loi de finances (LOLF), chaque "ministère devient propriétaire de ses économies". "Une révolution" selon lui. Dorénavant, chaque membre du gouvernement est responsable d'une enveloppe, comprenant "un plafond d'emplois, avec à charge pour lui d'en faire moins s'il le veut", a-t-il expliqué. "Aujourd'hui, il y a 5.000 suppressions de postes programmés, c'est un plafond et je prends le pari qu'il y en aura plus", a-t-il indiqué. Mais, ces suppressions doivent permettre des réinvestissements dans l'Enseignement supérieur, la Recherche, et les ministères régaliens tels que la Justice et l'Intérieur. Ces précisions interviennent alors que le gouvernement devrait envoyer à chacun de ses ministères les lettres de cadrage budgétaires pour l'année 2006, lettres-plafonds qui fixent les engagements du gouvernement en termes de maîtrise des dépenses et déficits.
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