La France devrait respecter le Pacte de croissance en 2005 et en 2006

C'est une première depuis 2001. Cette année, la France devrait, comme elle s'y était engagée précédemment, respecter le Pacte de stabilité et de croissance communautaire. Dans un communiqué publié aujourd'hui, le ministre de l'Economie et des Finances Thierry Breton a en effet précisé que la France avait notifié à la Commission européenne que son déficit public atteindrait 3% du PIB en 2005.Cette prévision diffère toutefois de celle qui avait été avancée précédemment par les experts de Bercy, ces derniers ayant préalablement anticipé un déficit public correspondant à 2,9% du PIB.A l'origine de cette correction, la différence entre la croissance anticipée initialement par le gouvernement et celle que la France devrait effectivement enregistrer en 2005. En effet, après avoir tablé pendant la première partie de l'année sur un taux de croissance de 2,5%, le gouvernement a récemment révisé à la baisse ses estimations de croissance annuelle. Désormais, "cette prévision a été réalisée sur la base d'une croissance comprise entre 1,5% et 2% cette année", précise le communiqué. Cette annonce vient ainsi confirmer les propos du Premier ministre Dominique de Villepin qui, interrogé dimanche sur ce sujet au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro avait déclaré que la France respecterait ses engagements communautaires. Par rapport aux années précédentes, le déficit public de la France s'est donc largement réduit. Il avait atteint 4,2% en 2003 à 65,8 milliards d'euros et 3,7% du PIB en 2004, à 59,8 milliards d'euros. Pour mémoire, le déficit public au sens des obligations européennes comprend les dépenses de l'Etat, des collectivités locales et des organismes de sécurité sociale. Ce respect des engagements communautaires a évidemment un prix. Hier, Dominique de Villepin a rappelé que des "économies substantielles" seraient nécessaires pour maintenir le déficit dans les limites imposées. Jeudi, il avait annoncé que "la moitié des crédits des administrations qui avaient été gelés seraient annulés". Ce qui représente la bagatelle de "4 milliards d'euros" environ de crédits annulés, précise Bercy. En revanche, en ce qui concerne les moins values fiscales liées au ralentissement de la croissance, et estimées à 4 milliards d'euros environ cette année, elles ne devraient finalement pas dépasser "2 à 2,5 milliards d'euros.De son côté, la Commission européenne est pour l'heure moins optimiste. Bruxelles anticipe en effet un creusement du déficit public à 3,4% du PIB cette année. Les économistes sont également sceptiques, certains d'entre eux ne voyant dans les déclarations de Bercy qu'un simple effet d'annonce."Un respect par la France de ses engagements communautaires sera très difficile compte tenu du ralentissement de la croissance observé cette année. Selon nos estimations, le déficit public devrait atteindre 3,5% du PIB en 2005", précise Jean-Marc Lucas chez BNP Paribas. Malgré la providentielle soulte EDF qui, s'élevant à 7,7 milliards d'euros, permet de renflouer en partie les comptes publics. "Il est donc fort probable que Bruxelles relance la procédure pour déficit excessif contre la France au printemps prochain, lorsque les comptes exacts seront dévoilés", ajoute l'économiste. Pour 2006, tablant sur une reprise modérée de la croissance, le gouvernement espère toujours tenir ses engagements. Il anticipe un déficit public de 2,7% en 2006, compte tenu d'une croissance qui, selon les propos tenus par le Premier ministre ce dimanche, devrait être supérieure à 2%. Ce qui au passage correspond à une sorte de "profit warning" - un avertissement sur résultat - de la part du chef du gouvernement qui anticipait jusqu'à présent une croissance comprise entre 2,25% et 2,75% en 2006.
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