La Réserve fédérale porte ses taux à 3,25%

La Réserve fédérale américaine n'aura pas déçu: à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire, jeudi soir, elle a annoncé un nouveau relèvement d'un quart de point de son taux directeur, qui passe donc à 3,25%.C'est la neuvième fois consécutive que la Fed prend une telle décision. En un an, son taux directeur est passé ainsi de 1% à 3,25%. Un activisme qui contraste avec la stabilité des taux maintenue par son homologue de la zone euro, la Banque centrale européenne. Cette dernière n'a plus touché depuis juin 2003 à son taux directeur, fixé à 2%. Cette décision de la Fed était on ne peut plus attendue: la quasi-unanimité (87 sur 88!) des économistes sondés par Bloomberg avaient anticipé une telle mesure. Le fait est que la bonne tenue de l'économie américaine justifie la politique de la Réserve fédérale de durcissement progressif de sa politique monétaire. Hier encore, le département du Commerce américain a procédé à une révision à la hausse de la croissance enregistrée par le PIB des Etats-Unis au premier trimestre de l'année. Celle-ci s'est finalement établie à 3,8% sur un an. Autrement dit, l'économie américaine n'a pas ralenti, comme on s'y attendait, sur les trois premiers mois de 2005.Simultanément, l'inflation américaine demeure sage. Les derniers chiffres disponibles montrent par exemple que l'indice des prix lié aux dépenses de consommation n'a augmenté sur un an que de 1,6% hors alimentation et énergie.Dans ces conditions, la Fed a toutes les raisons de poursuivre un moment encore sa politique de relèvement des taux "à un rythme mesuré", comme elle le rappelle encore dans son communiqué publié ce soir. Officiellement, la banque centrale américaine veut revenir à une politique monétaire "neutre", c'est à dire qui ne stimule pas l'activité, ni ne la freine. Pour revenir à un tel niveau, plusieurs hausses d'un quart de point pourraient être encore nécessaires. La prochaine pourrait donc intervenir dès le 9 août, date de la nouvelle réunion du comité de politique monétaire.Le dollar pourrait être le grand gagnant de cette situation. D'ores et déjà, le différentiel de rémunération entre l'euro et la devise américaine contribue fortement au redressement observé par cette dernière ces dernières semaines. Ce jeudi, le dollar évoluait tout juste au dessus de 1,20 pour 1 euro, après être tombé jusqu'à 1,36 dollar pour un euro voici six mois.Le mouvement pourrait d'ailleurs d'autant plus se poursuivre que l'hypothèse d'une baisse des taux de l'euro à l'automne, que la BCE déciderait pour stimuler une activité économique défaillante dans la zone euro, commence à être prise au sérieux...
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