La consommation recule aux Etats-Unis, les prix à la production également

C'est une déception. Toujours aussi volatiles, les ventes d'automobiles, décevantes en mai, ont affectées les ventes au détail générales enregistrées par le département du Commerce sur la période.En mai, les ventes au détail ont reculé de 0,5% par rapport à avril et de 0,2% hors automobile. Ces statistiques déçoivent les économistes, ceux-ci ayant préalablement tablé sur une baisse de 0,2%, et sur une hausse de 0,2% hors automobile. Ce recul des ventes de détail est le plus important enregistré depuis juin 2004, et celui des ventes hors automobile le plus fort depuis avril 2004. Petite satisfaction pour les experts du département du Commerce, le ministère a corrigé en hausse les chiffres du mois d'avril, annonçant finalement une progression de 1,5% des ventes de détail (contre +1,4% annoncé initialement) et de 1,4% hors automobile (contre +1,1%). En glissement annuel, les ventes de détail ont progressé de 6,4% en mai et de 7,4% hors automobile.Très suivies par les économistes, les ventes au détail donnent de précieuses indications sur la consommation future des Américains, consommation qui, représentant les deux tiers du PIB outre-Atlantique, constitue le principal moteur de l'économie.A l'origine de ce recul des ventes au détail, le recul des ventes automobiles (-1,6%), après la nette avancée constatée en avril (+2%), confirme le caractère extrêmement volatil des ventes dans ce secteur. C'est la plus importante baisse enregistrée depuis janvier dernier. Ce repli des ventes s'explique par la baisse de chiffre d'affaires des stations services (-1,6% après+2,2% en avril). C'est la baisse la plus marquée depuis octobre 2003.D'autres secteurs sont également touchés par cette diminution de l'appétit de consommation des américains. La vente par correspondance et sur Internet a vu son chiffre d'affaires reculer de 1,1%, dans les grands magasins les ventes ont baissé de 0,9%. Elles ont diminué de 0,8% dans les magasins d'habillement et de 0,3% dans les bars et restaurants. Seuls les magasins de soin et de santé (+0,8%), de bricolage et de jardinage (+0,5%), de sports et de loisirs (+0,5%) et ceux d'ameublement (+0,4%) affichent des ventes en hausse."Au regard de ces statistiques, on peut penser que la consommation devrait être moins forte que prévu. Bien que les ventes au détail ne représentent que 40% de la consommation des ménages, notre anticipation d'un taux de croissance annuel de 3,2% pourrait s'avérer trop optimiste", précise Marie-Pierre Ripert chez Ixis CIB. En ce qui concerne l'autre statistique du jour, les prix à la production, elle devrait conforter les gouverneurs de la Fed, toujours soucieux de contenir les tensions inflationnistes susceptibles de parcourir et d'enrayer la machine économique américaine.Selon le département du Travail, les prix à la production ont reculé de 0,6% en mai par rapport au mois d'avril. Ce recul dépasse nettement les anticipations des économistes, ceux-ci ayant tablé sur un repli limité à 0,2%.L'indice de base, qui ne prend pas en compte les éléments particulièrement volatils que sont l'alimentation et l'énergie, n'a progressé que de 0,1% sur la période. Une progression inférieure, à nouveau, à la prévision des experts, qui avaient misé sur une hausse de 0,2%.Cette progression mensuelle efface celle enregistrée en avril (+0,6%). En revanche, l'indice de base, qui avait augmenté de 0,3% le mois dernier, se tasse. En glissement annuel, les prix à la production affichent une hausse de 3,5%, contre +4,8% en avril.A l'origine de ce recul à l'ampleur imprévue, on trouve la baisse sensible du coût de la facture énergétique, dans la foulée du repli du brut sur les marchés pétroliers. En mai, le prix de l'énergie s'est replié de 3,5%, soit la plus forte baisse enregistrée depuis avril 2003.Ces statistiques sont en corrélation avec les propos du président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, tenus la semaine dernière devant le Congrès américain, selon qui l'inflation reste modeste et contenue."Compte tenu de cette inflation maîtrisée, la Fed, après un dernier tour de vis monétaire le 30 juin prochain, devrait interrompre sa politique de resserrement monétaire au second semestre", estime Brian Hilliard à la Société Générale.
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