Le gouvernement japonais organisera des élections législatives anticipées en septembre

La rentrée politique sera chaude au Japon. En effet, après le rejet par le Sénat du projet gouvernemental de privatisation de la Poste, le Premier ministre Junichiro Koizumi a décidé de dissoudre la Chambre des Représentants et d'organisé des élections législatives anticipées. Elles se tiendront le 11 septembre prochain."Il est regrettable que les projets de loi aient été rejetés par le Parlement. Mais je voudrais entendre clairement la voix du peuple. Je voudrais savoir s'il est pour ou contre la privatisation. C'est pourquoi j'ai choisi de dissoudre la Chambre des représentants. Après les élections, le 11 septembre, nous devrons éclaircir la situation politique", a expliqué le Premier ministre qui a promis de démissionner si son parti, le Parti Libéral démocrate (PLD) et son allié - le parti néo-bouddhiste Komeito - n'obtiennent pas la majorité.En cas de victoire le 11 septembre prochain, il a annoncé qu'il déposerait à nouveau un projet de privatisation de la Poste. D'après les premiers bruits de couloir s'échappant du Sénat, le Premier ministre a été mis en minorité par une partie des sénateurs du PLD, "caciques" que le gouvernement sait être hostiles aux réformes.Au cours d'une conférence de presse, le chef du gouvernement a précisé que le PLD ne soutiendrait que les candidats favorables à la privatisation du système postal. Anticiper les élections pourrait s'avérer être un pari risqué pour Junichiro Koizumi, à la tête de l'exécutif nippon depuis 1989. En effet, le PLD, profondément divisé, pourrait être dépassé dans les urnes par le Parti démocrate, une formation centriste d'opposition.Après avoir été votée de justesse par la Chambre des Représentants début juillet, scruti au cours duquel 51 députés du PLD avaient voté contre, s'étaient abstenus ou s'étaient absentés de la Chambre -, l'ambitieuse réforme n'aura finalement pas réussi à passer le test de la Chambre haute nipponne. Les sénateurs ont en effet été repoussé ce projet de loi par 125 voix contre 108.Dès son évocation, ce projet de réforme a provoqué de nombreux remous au sein même de la majorité. Sous la pression des salariés des 24.700 bureaux de l'administration postale - qui constituent la base solide du PLD de Junichiro Koizumi - , inquiets des conséquences de ce projet en terme d'emploi, le Premier ministre a vu son autorité se fragiliser au PLD. En début de semaine dernière, le Premier ministre n'a d'ailleurs pas hésité à déclarer qu'il démissionnerait si ce projet devait être rejeté. Priorité principale du Premier ministre, la privatisation de la Poste aurait dû permettre le basculement dans le secteur privé de la gestion la gestion de l'énorme épargne postale japonaise. Le projet du gouvernement, mené par le ministre de l'Economie, Heizo Takenaka visait à scinder en 2007 la Poste en quatre filiales placées sous une société holding à capitaux dans un premier temps publics avant la privatisation en 2017 de ses branches assurance et épargne.L'épargne salariale postale nipponne est évaluée aujourd'hui à 350.000 milliards de yens, soit 2.631 milliards d'euros. Or cette épargne, qui représente le quart du patrimoine des ménages nippons, sert actuellement à financer une multitude d'organismes publics et parapublics déficitaires. La privatisation de la Poste devait permettre de libérer cette manne et surtout, de réduire le train de vie d'un Etat déjà grevé par une dette publique colossale qui atteint 160% du PIB."Si cette décision ne devrait pas avoir d'effet sur le marché obligataire japonais, elle devrait en revanche avoir un impact baissier sur les marchés boursiers, au moins à court terme. Le yen devrait également en pâtir et se déprécier face au billet vert et à l'euro", estime Sophie Mametz chez Ixis CIB.Si une baisse du marché boursier est prochainement attendue, elle n'est pas encore d'actualité. Bien au contraire. Kabuto-Cho, le marché boursier nippon, a réagi immédiatement après le rejet du projet connu. En repli pendant la majeure partie de la séance, l'indice Nikkei a finalement terminé en hausse de 0,11%, alors que la décision du Sénat a été prise une heure avant la clôture.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.