Textile : la Chine augmente ses taxes douanières à l'export

Pékin semble vouloir calmer les esprits. Au lendemain de sa décision de ne pas auto-limiter les exportations de textile, qui ressemblait à une fin de non-recevoir, la Chine a décidé de faire un geste envers l'Union européenne et les Etats-Unis en augmentant ses droits de douane à l'exportation sur certains produits textiles. A partir du 1er juin 2005, les taxes douanières vont ainsi progresser de 400% sur 74 produits. Les produits concernés, qui incluent notamment des pantalons, des tee-shirts et des sous-vêtements, font partie des 148 articles sur lesquels des taxes à l'export avaient été imposées le 1er janvier dernier, au moment de la levée des quotas dans le secteur. Des taxes comprises entre 0,2 et 0,3 yuan par unité avaient alors été mises en place. Pour autant, cette dernière mesure ne devrait pas énormément freiner l'invasion de produits chinois dans les pays occidentaux. C'est en tout cas l'avis de certains diplomates interrogés par Reuters, qui assurent qu'en dépit de cette hausse des taxes, la production chinoise, qui bénéficie à la fois d'une main d'oeuvre bon marché et d'usines très modernes, restera très compétitive.En France, on a commencé par saluer l'effort chinois, considéré comme un geste de bonne volonté. "Je trouve que nous avons été entendus. Les autorités chinoises ont fait preuve de responsabilité", a déclaré le ministre délégué à l'Industrie Patrick Devedjian, en visite en Chine, interrogé par l'AFP. "Cela est encourageant, c'est le signe que la Chine veut se placer dans l'esprit du commerce international et de l'OMC". Reste quand même à analyser les mesures en détail. La hausse des tarifs va concerner six des neuf catégories de produits sur lesquelles la Commission européenne a ouvert une enquête le 24 avril dernier d'une durée de 60 jours. Sur ces produits, la fourchette d'augmentation sera comprise entre 100% et 1.500%. Ce dernier relèvement concerne les pantalons. "La victoire n'est pas là, mais c'est un petit succès", a commenté le ministre. "Il faut être prudent".
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