L'Italie envisage de privatiser la Poste

Le désendettement de l'Etat italien pourrait passer par une privatisation de la Poste transalpine. C'est en tout cas une des pistes envisagées par Silvio Berlusconi, le chef du gouvernement italien. "La réduction de la dette peut être obtenue avec une certaine immédiateté en mettant sur le marché quelques actifs, comme par exemple la Poste", a-t-il indiqué en marge d'une conférence à Rome."Nous examinons tout aujourd'hui. Je dois voir Domenico Siniscalco [le ministre de l'Economie], ce sera l'un des sujets évoqués", a précisé Silvio Berlusconi. Une autre possibilité pour l'Italie serait aussi de céder des actions du groupe d'électricité et de gaz Enel, a laissé entendre Silvio Berlusconi.Selon le quotidien Finanza & Mercati de mercredi, le ministère de l'Economie se préparerait à vendre 20% du capital d'Enel (dont 10% sur le marché) dans l'optique de lever 16 milliards d'euros avant la fin 2005 pour réduire la dette publique.Le ministère a d'abord démenti cette information. Mais par la suite, Domenico Siniscalco s'est dit prêt à discuter avec son chef de gouvernement d'un programme de privatisations sur 18 mois.L'Etat italien avait déjà vendu à l'automne 2004 une part de 19% d'Enel pour un montant de 7,6 milliards d'euros, ramenant sa participation directe à 31,4%. Aux cours actuels, la cession de 20% supplémentaires pourrait lui permettre d'engranger quelque 8,8 milliards d'euros. La privatisation de la Poste pourrait ainsi apporter des capitaux supplémentaires.L'an passé la Poste italienne a affiché un résultat net de 236 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 9 milliards d'euros. Les évaluations restent complexes, le profil (notamment la répartition des activités) pouvant varier considérablement d'un établissement postal à l'autre. Mais, en prenant comme comparable la Deutsche Post, qui se paie en Bourse un peu moins de la moitié de son chiffre d'affaires et affiche un PER 2004 de 11,7, la Poste italienne pourrait valoir au total entre 2,8 et 4 milliards d'euros.
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