Oracle déçoit sur son chiffre d'affaires

La boulimie légendaire d'Oracle, deuxième éditeur mondial de logiciels, commence à lui poser quelques problèmes de digestion. Le groupe de Larry Ellison a enchaîné les acquisitions ces derniers mois, prenant le contrôle notamment de PeopleSoft pour 10,6 milliards de dollars au terme d'une interminable bataille boursière, ainsi que de firmes comme Retek et i-flex Solutions. Tout récemment, le groupe californien a également annoncé le rachat de son concurrent Siebel pour près de 6 milliards de dollars.Cette croissance externe accélérée, qui vise notamment à permettre à Oracle de rattraper l'allemand SAP sur le marché des logiciels d'entreprises, pose malgré tout quelques problèmes d'intégration. Les chiffres publiés la nuit dernière par Oracle au titre du premier trimestre de son exercice 2005/2006 (à fin août) se révèlent ainsi légèrement décevants, essentiellement en matière de chiffre d'affaires.Sur les trois mois écoulés, le groupe a engrangé un bénéfice net de 519 millions de dollars, en hausse de 2% sur un an. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice s'est établi à 14 cents par action, en hausse de 38% sur un an, un chiffre parfaitement conforme aux attentes des analystes sondés par Reuters Estimates.Le problème se situe au niveau du chiffre d'affaires. Sur la période, celui-ci a certes bondi de 25% pour s'inscrire à 2,77 milliards de dollars, grâce à l'acquisition de PeopleSoft. Mais les analystes s'attendaient à un chiffre sensiblement plus élevé de l'ordre de 2,94 milliards.Et pour le trimestre en cours, les prévisions d'Oracle pour son chiffre d'affaires sont elles aussi en dessous des attentes. Le groupe attend un chiffre d'affaires de 3,37 à 3,46 milliards de dollars, tandis que les analystes sondés par Reuters misent sur 3,46 milliards. Le groupe prévoit un bénéfice par action hors éléments exceptionnels de 19 cents, conforme cette fois aux prévisions des analystes.Ces relatives déceptions sur le chiffre d'affaires traduisent-elles des difficultés à intégrer les nombreuses acquisitions récentes? C'est un pas que les investisseurs pourraient être tentés de franchir, d'autant qu'Oracle prévient dans son communiqué que "nos acquisitions pourraient ne pas être couronnées de succès, impliquer des coûts non anticipés ou d'autres problèmes d'intégration, ou pourraient aussi perturber nos opérations existantes"...Le groupe se veut certes optimiste quant au succès de sa stratégie. Selon Larry Ellison, Oracle est bien en piste pour devenir le numéro un dans les programmes de "middleware" qui permettent aux autres programmes de communiquer entre eux, ce qui est l'un de ses objectifs stratégiques.Reste que le marché réagit mal à l'éventualité d'une intégration plus difficile que prévu des acquisitions récentes du groupe. A la Bourse de New York, la réaction est plutôt violente: le titre Oracle chute de 9%, à 12,30 dollars, dans la matinée de vendredi.
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