Le conseil de Banca Nazionale del Lavoro approuve l'OPA de BBVA

La banque italienne Banca Nazionale del Lavoro ouvre grand les bras à l'espagnole BBVA: son conseil d'administration a approuvé ce matin à l'unanimité l'offre d'achat lancée par ce dernier établissement. "Le conseil d'administration reconnaît la logique industrielle de l'offre et ses avantages pour BNL et ses actionnaires", indiquent ainsi les administrateurs de la banque italienne. Banco Bilbao Vizcaya Argentaria propose une action nouvelle BBVA pour cinq actions BNL, ce qui valorise les 85% de BNL convoités par BBVA à environ 6,6 milliards d'euros. Cette unanimité en faveur de l'offre espagnole constitue une surprise: les observateurs n'étaient même pas sûrs qu'une majorité du conseil se prononcerait pour l'OPA. Certes, BBVA, qui est déjà un actionnaire important de BNL, dispose de quatre représentants au conseil d'administration, ainsi que de proches alliés comme le président de la banque italienne et l'homme d'affaires Diego Della Valle. Mais pour les autres administrateurs, le ralliement n'allait pas de soi. Une question cruciale était celle de l'attitude des deux administrateurs nommés par l'assureur Generali. Ce dernier possède 8,7% de BNL et joue à ce titre un rôle clé dans la bataille en cours.Très hostile à l'idée de voir un établissement italien contrôlé par une banque étrangère, le gouverneur de la Banque d'Italie Antonio Fazio a semble-t-il fait pression sur Generali pour que l'assureur refuse de vendre ses titres à BBVA. En vain, apparemment. Et le soutien au projet lancé par l'établissement espagnol va encore plus loin: sur les treize membres du conseil d'administration, douze étaient présents au moment du vote. Outre trois représentants des actionnaires minoritaires, le conseil comprend également deux membres du pacte d'actionnaires opposé à BBVA, le président de Banca Monte dei Paschi (qui détient 4,5% de BNL) Pier Luigi Fabrizi, qui n'a pas donné de position officielle, et le président de Banca Popolare di Vicenza, qui n'a pas pris part au vote. Pour le conseil, au delà des questions de nationalités, c'est la vision industrielle des métiers bancaires qui a prévalu: "BNL ferait partie, en tant qu'élément important, d'un groupe bancaire international de premier rang, lui permettant de maintenir son orientation stratégique au service de l'économie nationale et de la clientèle italienne", précise le communiqué.Cette prise de position du conseil de BNL va rendre en tout cas encore plus difficile la position du gouverneur de la Banque d'Italie. Celui-ci n'a jamais caché son hostilité totale à la prise de contrôle d'un établissement de la péninsule par une banque étrangère. Mais cette hostilité de principe était de plus en plus difficile à tenir. Bruxelles, en particulier, surveille de près le comportement des autorités italiennes et n'hésiterait pas à intervenir en cas de mesure protectionniste caractérisée.Le système bancaire italien est soumis actuellement à une double offensive: à l'offre de BBVA s'ajoute celle lancé par la banque néerlandaise ABN-Amro sur Banca Antonveneta. Peut-être le feu vert donné aujourd'hui par le conseil de BNL signifie-t-il que les autorités italiennes ont réalisé qu'elles ne pourraient s'opposer à toute évolution de la structure du secteur bancaire et qu'il leur fallait lâcher un peu de lest...
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