Thales et DCN officialisent leur alliance

Le mariage entre Thales et DCN est enfin officiel. Les deux groupes ont aujourd'hui entériné le rapprochement de leurs activités navales en signant une déclaration d'intention commune. Thales prend ainsi 25% du capital de la Direction des Chantiers Navals (DCN), en cash et en actifs. En contrepartie, DCN rachètera les activités navales de Thales France.Une opération relutive pour ThalesCette alliance stratégique et capitalistique entre Thales et DCN a été signée en grande pompe par Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, et Thierry Breton, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, à l'occasion d'une conférence de presse organisée au ministère de la Défense. L'opération s'effectue sur la base d'une valorisation de DCN de 2,8 milliards d'euros, comprenant 1,5 milliard d'euros de trésorerie. La part de 25% prise par Thales représente ainsi 700 millions d'euros d'investissement, a précisé Denis Ranque, PDG de Thales. Le groupe d'électronique de défense financera cette prise de participation à hauteur de 100 à 150 millions d'euros en cash et le reste en actifs, a-t-il ajouté. Heureux de ce "mariage", Denis Ranque en a souligné les avantages stratégiques et financiers pour son groupe. Tout d'abord, l'opération devrait être relutive dès 2006 pour Thales. Ensuite, cet accord permet de "stabiliser une coopération ancienne entre les groupes" et d'éliminer les "doublons" et le "sentiment de compétition". Après deux ans, ce partenariat a vocation à se renforcer, "Thales pourrait monter jusqu'à 30% ou 35% du capital de DCN", a ajouté Denis Ranque. Le groupe disposera ensuite d'une fenêtre supplémentaire de trois années pour faire évoluer sa participation, selon le PDG, qui ajoute: "cet accord n'aurait pas été possible il y a quatre ou cinq ans, ce qui marque le parcours réalisé par DCN". De son côté, DCN pourra profiter des réseaux internationaux de Thales pour "conquérir de nouveaux marchés", selon Michèle Alliot-Marie. Pour le constructeur naval détenu par l'Etat, qui a vu son statut évoluer en décembre 2004 afin de permettre à terme une introduction en Bourse, cet accord correspond aussi à une volonté de l'Etat de renforcer ses activités. "Il fallait conforter DCN dans son développement", selon la ministre de la Défense. "Les actifs de DCN sont aujourd'hui très dispersés. Ce projet permettra plus de cohérence, de simplification et de clarification dans ses activités", a souligné le PDG de DCN, Jean-Marie Poimboeuf.L'Etat toujours aux commandesSi Thales devient dès aujourd'hui un actionnaire et un partenaire de référence pour DCN, l'Etat n'en demeure pas moins maître à bord. "Il ne s'agit pas d'une privatisation", a martelé Michèle Alliot-Marie, lors de la conférence. "L'Etat restera un actionnaire très majoritaire et continuera à assumer son rôle au sein du conseil d'administration de DCN", a pour sa part ajouté Thierry Breton. "Je sais qu'il existe certaines inquiétudes", a ajouté Michèle Alliot-Marie, "je peux vous confirmer le maintien de l'unité de DCN et de son ancrage dans les bassins d'emplois [...] le maintien intégral des statuts du personnel [...] le maintien du contrat d'entreprise. Aucun site n'est menacé et je tiens à dire aux syndicats que les engagements pris par l'Etat seront intégralement tenus", a assuré la ministre.En tout état de cause, cet accord entre deux grands acteur français s'inscrit dans le cadre d'un remodelage européen du secteur de la défense. Michèle Alliot-Marie a d'ailleurs déclaré qu'elle souhaitait un rapprochement des industries navales européennes. En Bourse, le titre Thales a clôturé en hausse de 0,61% à 38,11 euros.
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