L'offre d'Arcelor sur Dofasco contrée par Thyssenkrupp

L'aventure canadienne d'Arcelor risque de tourner au vinaigre. Le groupe d'acier allemand Thyssenkrupp a annoncé aujourd'hui le lancement d'une contre-offre amicale de 3,5 milliards d'euros sur le canadien Dofasco. Ce dernier fait l'objet depuis la semaine dernière d'une offre hostile, malgré des discussions préliminaires, de la part du Français Arcelor (voir ci-contre).L'affaire se corse donc pour ce dernier car l'offre de Thyssenkrupp est amicale. En effet, le conseil d'administration du groupe canadien a recommandé "à l'unanimité" à ses actionnaires d'accepter l'offre de l'Allemand. Le numéro un de l'acier outre-Rhin propose 61,50 dollars canadiens, soit 44,89 euros. Le montant de l'offre est supérieur de 9,8% à celle d'Arcelor. Il présente in fine une prime de 40% par rapport au cours de clôture de Dosfasco du 22 novembre, avant le lancement de l'offre d'Arcelor. Et pour enfoncer le clou, Thyssenkrupp n'exclut pas de relever le prix de son offre en cas de surenchère. Le message est clair: même si Arcelor répond à l'offre de Thyssenkrupp, le groupe allemand sera prêt à surenchérir une deuxième fois. Autant dire que Thyssenkrupp est prêt à mener une rude bataille contre Arcelor pour racheter Dofasco.L'offre de Thyssenkrupp place Arcelor dans une position délicate. Le groupe français avait lancé une offre hostile de 3,2 milliards d'euros il y a une semaine sur Dofasco. Le conseil d'administration du Canadien avait alors invité ses actionnaires à ne pas répondre à l'offre dans l'attente d'une véritable recommandation. A cette époque, les discussions entre Arcelor et Dofasco semblaient avoir été peu poussées. Arcelor avait alors lancé son offre sans qu'elle soit sollicitée.L'arrivée de l'Allemand Thyssenkrupp comme chevalier blanc auprès de Dofasco complique sérieusement la tâche d'Arcelor. S'il souhaite remporter cette bataille canadienne, le groupe dirigé par Guy Dollé devra non seulement relever son offre mais surtout décrocher l'accord du management de Dofasco. Un échec d'Arcelor face à Thyssenkrupp serait très douleureux pour le groupe français. Depuis le mois d'octobre, Arcelor a déjà échoué dans deux tentatives de rachat. Il y a un mois, Arcelor s'était fait doubler par le numéro un mondial, l'indien Mittal Steel, qui avait remporté la privatisation de l'ukrainien Krivorijstal (voir ci-contre). Enfin, au début du mois d'octobre, le groupe n'avait pas réussi à racheter son homologue turc Erdemir (voir ci-contre).Toujours est-il qu'aujourd'hui, les dirigeants du groupe canadien recommandent l'offre de Thyssenkrupp aux dépens de celle d'Arcelor. Reste à savoir si le management de Dofasco recommanderait une offre améliorée d'Arcelor. Pour le moment, l'affaire semble toutefois mal engagée.A la clôture, Arcelor a perdu 1,81% à 20,10 euros tandis que Thyssenkrupp cède 1,65% à 17,27 euros. De son côté, l'action Dofasco gagnait 8,29% à 64,02 dollars canadiens à la mi-séance à Toronto.
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