Franck Riboud affirme n'avoir été approché par personne

Le président de Danone, Franck Riboud, prend enfin la parole. Alors que son groupe est sujet à une vaste rumeur de rachat par l'américain PepsiCo, le PDG s'explique dans un entretien aux Echos sur l'agitation qui remuent Danone depuis maintenant deux semaines.Le fils du fondateur de Danone Antoine Riboud assure qu'"il n'y a eu aucun contact, ni de près ni de loin, d'officiel ou d'officieux, de qui que ce soit". Selon lui, la rumeur a pris de plus en plus d'ampleur car "l'absence de démenti complet a nourri une inquiétude"."Je ne suis pas propriétaire de Danone. Je suis garant de sa culture et de son indépendance et je me battrai pour cela", affirme-t-il. Soulevant le débat sur la capacité de Danone à rester indépendant, Franck Riboud estime que son groupe n'a pas besoin de "qui que ce soit". Il se justifie en précisant que Danone a "multiplié la valeur de son action par 3,5" en dix ans. Toutefois, il souligne qu'une prise de contrôle hostile bouleverserait l'équilibre de Danone, son identité et sa culture. Enfin, réagissant aux nombreuses prises de position du gouvernement ou de personnalités politiques, Franck Riboud remercie "ceux qui ont manifesté leur attachement à cette grande entreprise". "Il est du devoir des hommes politiques de se préoccuper de l'existence et de la permanence des grands centres de décisions économiques en France", ajoute-t-il pour justifier les prises de positions de plusieurs ministres. L'intervention du PDG de Danone arrive alors qu'une large partie de la classe politique et des syndicats se mobilise depuis trois jours contre une éventuelle OPA hostile de l'américain PepsiCo sur le groupe. Alors que le Premier ministre a indiqué que le gouvernement défendrait "l'industrie française", le ministre de l'Economie, jusque-là muet, a pris part au débat. Thierry Breton a affirmé ce matin sur RTL que la France "veillera très scrupuleusement" à ce que les droits de Danone "soient appliqués", ajoutant que "la France n'est pas un Far West mais un Etat de droit". "Cela veut dire que l'intérêt des salariés soit préservé ainsi que celui des consommateurs et des actionnaires", a-t-il martelé. Le ministre de l'Economie a également rappelé qu'en cas d'OPA hostile, "le gouvernement veillera à faire respecter la loi, rien que la loi mais avec vigueur et détermination". Le ministre de l'Economie a également soulevé le point clé de la structure du capital du groupe agroalimentaire. "Une entreprise qui a un capital éclaté ne doit pas rester non plus comme ça, elle doit aussi se préparer", a-t-il conclu.Ces réactions interviennent alors que Danone a publié ce matin ses résultats du premier semestre 2005. Le groupe agroalimentaire a réalisé un bénéfice net en baisse de 36,56% à 347 millions d'euros, contre 547 millions d'euros sur la même période de l'année dernière. Ce résultat intègre une provision de 200 millions d'euros due à ses activités dans l'eau en bonbonnes aux Etats-Unis qui ne sont pas une réussite.Le chiffre d'affaires sur les six premiers mois de l'année s'inscrit en hausse de 2,87% à 6,43 milliards d'euros. Le métier dont la croissance est la plus forte est celui des boissons (+8,6%) suivi des produits laitiers frais (+7,6%) et des biscuits (+1,3%). Danone se dit "confiant dans sa capacité à atteindre" pour 2005 une croissance organique de son activité de 6 à 7%.Jeudi, l'action Danone corrige un peu après sa folle envolée des jours précédents et cède 3,62% à 89,30 à mi-séance.
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