Les initiatives du groupe allemand TUI ne plaisent pas aux marchés. Le groupe de tourisme a annoncé qu'il était en contact avec le transporteur maritime canadien CP Ships, confirmant des rumeurs de presse. Toutefois, TUI a souligné "qu'aucune décision n'a été prise". Aussitôt, le titre a plongé à la Bourse de Francfort. En début d'après-midi, l'action TUI dégringole de 4,29% à 20,06 euros.Car la nouvelle semble plutôt inquiétante et surprenante pour le marché. Tout d'abord d'un point de vue financier. L'armateur canadien pèse 1,4 milliards d'euros en Bourse mais vu le nombre de candidats intéressés par ce rachat, dont le français CMA-CGM, les enchères pourraient monter bien plus haut. Et c'est là que les marchés semblent perplexes. Une telle acquisition obligerait TUI à opérer une augmentation de capital d'un milliard d'euros, soit un quart de sa capitalisation boursière.Mais au-delà de l'aspect financier, l'acquisition n'enthousiasme pas les investisseurs car elle remettrait en cause toute la stratégie de TUI. Alors que le tourisme représente 75% du chiffre d'affaires du groupe, le reste est généré par sa filiale de transport maritime Hapag-Lloyd, issue du passé industriel du groupe.Depuis la fin des années 90, TUI s'est recentré sur le tourisme en cédant petit à petit ses activités non-stratégiques mais en conservant Hapag-Lloyd (voir ci-contre). Une telle opération remettrait totalement en question la stratégie de TUI fondée sur le tourisme.Mais un tel rapprochement permettrait à TUI de rééquilibrer ses deux moteurs de croissance, le tourisme et le transport maritime, et d'éviter de subir les crises du secteur touristique. Après le 11 septembre, la guerre en Irak, les catastrophes naturelles ou les épidémies, le tourisme a énormément souffert ces dernières années. De son côté, le transport maritime connaît actuellement une forte croissance.

latribune.fr

19 Oct 2008, 20:08

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