Affaire Rhodia : le parquet remet en cause quatre perquisitions

Trois mois après les retentissantes perquisitions menées dans le cadre de l'affaire Rhodia, le parquet a saisi la cour d'appel de Paris pour contester la régularité de quatre d'entre elles. "Les perquisitions menées au domicile et au bureau de Thierry Breton à Bercy n'ont pas été remises en question, a précisé le parquet. Il s'agit des perquisitions visant deux sociétés n'ayant pas trait directement à Rhodia et celles qui concernent les deux entreprises d'intelligence économique". Menées par les juges Henri Pons et Jean-Marie d'Huy, ces démarches ont été remises en question parce qu'elles ne portent pas directement sur les comptes du chimiste français mais sur d'autres enquêtes portant sur l'atteinte à la vie privée. Les plaignants du dossier Rhodia, le banquier Edouard Stern, assassiné à Genève le 28 février, et le financier Hughes de Lasteyrie, ont tous deux déposé des plaintes pour atteinte à la vie privée après avoir fait l'objet de filatures.Les deux entreprises d'intelligence économique visées par les perquisitions, Egideria et Sécurité sans frontière (SSF), avaient été chargées d'espionner les deux financiers. La société Egidera, dont les services de renseignement servent bon nombre de sociétés du CAC 40, aurait effectué pour le compte de Rhodia des enquêtes sur Hughes de Lasteyrie. De son côté, Sécurité Sans Frontière avait soumis deux rapports sur Edouard Stern à Thierry Breton, alors président de France Télécom, début janvier 2005. Une facture liée à ces rapports adressée en février a été annulée dans les comptes de l'opérateur télécom le 3 mars. D'ailleurs, France Télécom pourrait de toute évidence faire partie des deux sociétés dont la perquisition aurait dépassé le cadre de la saisine des juges.C'est suite aux plaintes déposées par les deux financiers qu'une information judiciaire a été ouverte en octobre 2004, portant sur une "présentation de comptes inexacts, diffusion d'informations boursières fausses et mensongères, délit d'initié et recel de délit d'initié" sur les comptes de Rhodia entre 1999 et 2003. Directement concerné, le ministre de l'Economie et des Finances Thierry Breton siégeait au conseil d'administration et présidait le comité d'audit du chimiste entre avril 1998 et septembre 2002. "Rien de ce qui m'a été présenté à moi-même, au conseil d'administration par le management, par la direction, par les commissaires aux comptes n'a heurté mon éthique, ma rigueur et ma déontologie", s'est toujours défendu Thierry Breton, qui estime n'avoir été qu'un "petit administrateur" parmi les neuf plus grands chimistes et scientifiques qui composaient alors le conseil d'administration.Le titre Rhodia bondit de 10% dans des volumes étoffésLe marché a applaudi ce matin l'autorisation reçue des autorités coréennes et françaises sur le projet de réduction des émissions de gaz à effet de serre de Rhodia sur son site d'Onsan. Il a bondi dans les premiers échanges de plus de 10%. Cette autorisation permettra au chimiste d'obtenir des crédits d'émissions via le Secrétariat de la convention climat de l'ONU (UNFCC). Le protocole de Kyoto inclut un mécanisme de flexibilité permettant aux Etats et aux entreprises signataires d'échanger les crédit d'émission dont ils disposent. A la clôture, le titre gagnait encore 7,65% à 1,83 euro.
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