Les blue chips, les plus belles valeur de la cote américaine, sont... cheap. Pas chères, elles sont même carrément en solde actuellement. Et pour cause, certaines - on pense aux actions IBM, qui ont perdu plus de 25% de leur valeur en Bourse depuis le début de l'année, à celles de General Motors, qui ont dérapé de plus de 22%, ou encore à AIG (-20% environ) - sont vraiment, si l'on considère qu'il vaut mieux acheter au plus bas, de bonnes affaires ces temps-ci. La liste, en fait, est assez longue, puisque Ford, Eastman Kodak, Lucent Technologies, Verizon ou encore Home Depot, pour n'en citer que quelques unes, sont elles aussi dans le même cas. Du coup, certains gestionnaires de portefeuille flairent l'aubaine, et s'intéressent sérieusement à ces "anges déchus", comme on les appelle à Wall Street. Ce qui ne les empêche pas de faire preuve de discernement. Car pour acheter, pas cher, certes, des valeurs qui peuvent encore baisser dans les mois à venir, encore faut-il croire en leur avenir à long terme. Là est tout le problème. Comment se comportera l'action General Motors dans les mois qui viennent? Alors que des rumeurs de faillite agitent toujours le marché, nul ne le sait. Au delà des déboires actuels, il faut se poser la question de la marque elle-même. Le nom de General Motors, qui reste pour l'instant le premier constructeur automobile au monde, est-il endommagé au delà de toute réparation? Pour certains observateurs, c'est impossible, tant le constructeur fait partie du paysage américain. Mieux, ils estiment que la nouvelle stratégie adoptée par le groupe, à base de réduction de la production, de limite dans les ristournes consenties aux acheteurs et de mise sur le marché de nouveaux produits plus attrayants devrait porter ses fruits. Mais si c'est le cas, dans combien de temps? Autant dire que les investisseurs ne peuvent que parier, et cela sur plusieurs années en plus... Certains gestionnaires semblent plus optimistes pour IBM, par exemple. Notant que le prix des actions ne reflète actuellement que 15 fois les résultats à venir, ils considèrent que les cours ne peuvent que remonter, d'autant que l'entreprise a décidé de racheter des actions et d'accroître les dividendes versés. D'autres, enfin, misent sur les pharmaceutiques, passablement maltraitées elles-aussi depuis quelques mois. Mais quand l'action Pfizer, par exemple, qui a perdu près de 20% sur les 12 derniers mois, se relèvera-t-elle? Certains, en tout cas, croient en une reprise, estimant que l'entreprise devrait réussir à réduire ses coûts, sans compter qu'elle pourrait trouver un nouveau "blockbuster", l'un de ces médicaments qui rapportent des millions de dollars au fabricant. Tout est donc affaire de temps - et de bon jugement. Autant dire qu'acheter quand les prix sont bas reste forcément une bonne stratégie, mais encore faut-il choisir les valeurs "sûres". Et là, clairement, la Bourse continue de garder ses mystères...

latribune.fr

19 Oct 2008, 22:18

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