En France, les prix à la consommation ont gagné 0,1 % en novembre

Alors que les économistes s'attendaient à un recul de 0,1 %, les prix à la consommation ont gagné 0,1 % en novembre. En rythme annuel, l'inflation s'élève à 1,4 %. L'indice sous-jacent, hors produit frais et énergétiques, gagne 0,3 % en novembre et 1,4 % sur douze mois.

Après un repli de 0,2 % en octobre, l'indice des prix à la consommation (IPC) de l'ensemble des ménages français progresse de 0,1 % en novembre. Ce chiffre est plus important que ce à quoi s'attendaient les économistes du consensus recueilli par l'agence Bloomberg, qui tablaient sur un nouveau repli mensuel, de 0,1 %. "La variation annuelle s'établit à 1,4 %", précise l'Insee.

Pour les Français, la hausse des prix se fait pourtant ressentir plus vivement. Au point de remettre en cause la méthode de calcul de l'Insee. Même Nicolas Sarkozy, candidat à la présidentielle, s'est déclaré favorable à une réforme de cet indicateur lors de son intervention télévisée le mois dernier sur France 2. Le ministre de l'Intérieur a indiqué qu'il souhaitait faire du pouvoir d'achat le cheval de bataille de son programme. Pour l'Insee, ce décalage est attribuable aux différences de modes de consommation. "Un fumeur a par exemple vu son pouvoir d'achat nettement plus diminuer que ses concitoyens ces dernières années", indique Eric Dubois, chef économiste à l'Insee.

Pour Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès, c'est surtout du côté des revenus qu'il faut se tourner pour expliquer le recul du pouvoir d'achat. "Les salaires représentent environ 60 % du revenu des ménages, le reste étant composé de transferts sociaux et de revenus de la propriété (intérêts, dividendes). Or, cette partie salariale a gagné 9,5 % entre 2000 et 2002, et seulement 6,6 % entre 2003 et 2005. La politique fiscale a aggravé ce ralentissement, puisque les sommes prélevées au titre des impôts sur le revenu et le patrimoine ont augmenté de 9,1 % entre 2003 et 2005, contre 2,1 % entre 2000 et 2002", explique l'économiste.

La progression de l'indice des prix à la consommation de novembre résulte principalement du renchérissement des produits frais et de l'alimentation hors produits frais. S'y ajoute une légère hausse des prix des autres produits manufacturés. La poursuite de la baisse des prix de l'énergie, due au repli des prix des produits pétroliers, limite la hausse de l'indice d'ensemble. Les hausses des prix des services de santé et des loyers, eau et services d'enlèvement des ordures ménagères, contribuent moins fortement à l'indice d'ensemble.

"La France demeure l'un des pays de la zone euro avec la plus faible inflation. Les prix de l'alimentation ont largement contribué à la hausse et l'on sait qu'ils sont assez volatils", commente Jean-Louis Mourier, chez Aurel Leven, interrogé par l'agence Reuters. L'indice corrigé des variations saisonnières monte de 0,3 % après avoir baissé de 0,2 % le mois précédent. L'indicateur d'inflation sous-jacente augmente de 0,3 % et de 1,4 % sur un an. Enfin, l'indice des prix IPCH (qui permet une comparaison au niveau européen) affiche une progression de 0,1 % également en novembre, sa hausse s'établissant à 1,6 % sur un an. En tous cas, ces chiffres seront observés avec attention à la veille de l'ouverture de la conférence sur l'emploi et les revenus.

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