La question du pouvoir d'achat au coeur de la conférence avec les partenaires sociaux

Le gouvernement réunit jeudi les syndicats et le patronat pour une conférence sur les revenus et l'emploi. Dominique de Villepin fera "des propositions pour déboucher sur des mesures concrètes", a-t-il déclaré lundi. La CGT réclame pour sa part une hausse du Smic.

Les syndicats ont clairement mis la question du pouvoir d'achat au coeur de leurs priorités pour la conférence tripartite sur l'emploi et les revenus qui se déroulera jeudi. Chacun y va de sa revendication: augmentation du Smic à 1.500 euros pour la CGT (contre moins de 1.300 euros actuellement); relance des négociations salariales dans les branches pour FO; remise à plat des aides d'Etat en faveur du logement pour mieux les concentrer sur les ménages les plus pauvres pour la CFDT, notamment.

Quand il a pris l'initiative de cette conférence en août, le Premier ministre avait reconnu pour sa part l'existence d'un "malaise" sur les revenus en France. Depuis, les candidats à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, ont critiqué le calcul du coût de la vie et l'indice des prix. En particulier, le coût réel du logement n'est pas pris en compte par l'Insee, qui prévoit cette année une hausse de 2,4% du pouvoir d'achat en moyenne, ce que fustigent les associations de consommateurs.

Le dernier rapport du Centre d'étude des revenus et des coûts (Cerc), sur lequel Dominique de Villepin s'est appuyé pour préparer cette conférence souligne en particulier "le sentiment très vif" de hausse des prix lié au passage à l'euro. Le Premier ministre a demandé début octobre au Conseil d'analyse économique (CAE) de lui proposer des indicateurs "plus transparents et plus fiables" pour mesurer l'évolution du pouvoir d'achat que ceux actuellement utilisés par les pouvoirs publics.

Cette conférence "sera un temps fort du diagnostic, mais je veux aussi que ce soit un temps de décision", a déclaré lundi Dominique de Villepin. "Je ferais des propositions pour déboucher sur les mesures concrètes", en citant comme exemple l'emploi féminin à temps partiel et l'accès des jeunes à l'emploi. Le rapport du Cerc avait qualifié de "chantier d'intérêt national" l'insertion professionnelle des 190.000 jeunes sortant de l'école ou de l'université sans diplôme chaque année.


Le coût du logement pèse surtout sur les ménages les plus modestes
Une étude du Centre d'analyse stratégique (CAS, ex-Plan) publiée lundi vient nourrir les débats préparatoires à la conférence emploi-revenus. Selon la dernière note de veille de cet organisme, "l'indice des prix à la consommation (IPC) ne donne qu'une vision incomplète du coût du logement alors que celui-ci est au coeur des dépenses contraintes des ménages et influence fortement le pouvoir d'achat". En particulier, "le cas des ménages à bas revenus est préoccupant" car qu'ils soient locataires ou accédants à la propriété, ce sont eux qui enregisrent le coût du logement le plus élevé en 2002 (respectivement 18% et 33% de leur budget). L'étude observe une "accentuation des divergences de sensibilité au coût du logement entre les revenus les plus élevés et les plus bas" entre 1988 et 2002.

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