L'Etat italien va céder 30 % d'Alitalia, le repreneur devra lancer une OPA

Rome va céder au moins 30,1 % des 49,9 % qu'il détient dans la compagnie aérienne transalpine. En vertu de la loi italienne, le repreneur, s'il passe la barre des 30 %, devra lancer une offre sur la totalité du capital.

Le ministère italien de l'Economie a annoncé mardi que l'Etat transalpin, actionnaire à 49,9% de la compagnie aérienne Alitalia, allait céder au moins 30,1% du capital. Cela contraindra le futur acquéreur de cette particpation à lancer une OPA sur la totalité du capital, en vertu de la loi en vigueur en Italie qui fixe le seuil de déclenchement d'une offre obligatoire à 30%.

Rome ouvre donc toute grande la porte à une prise de contrôle complète de la compagnie.A condition de trouver des candidats compte tenu de l'état de fragilité financière d'Alitalia.

L'appel d'offres pour le rachat de la participation de l'Etat sera lancé probablement d'ici la fin de l'année, selon le ministère. Il comportera des demandes d'engagement sur la couverture du territoire, l'offre de services, le maintien de "l'identité nationale de la société, son logo et de sa marque", a précisé le ministère italien de l'Economie.

L'Etat italien a décidé de céder la majorité de sa participation pour sauver la compagnie de la disparition alors qu'elle prévoit une perte nette annuelle en 2006 supérieure à celle de 2005 qui était de 167 millions d'euros. La presse italienne spécule sur l'intérêt de consortium conduits par des investisseurs italiens comme le patron de la compagnie Air One, Carlo Toto, en lien avec Banca Intesa, ou un autre groupe dirigé par l'homme d'affaires Carlo de Benedetti.

Les conditions posées par l'Etat sur le niveau de l'emploi (un peu plus de 10.000 personnes actuellement) seront déterminantes pour attirer les candidatures, en particulier celles des compagnies aériennes étrangères. Alitalia est liée par des participations croisées de 2% avec Air France-KLM et a noué des contacts exploratoires pour étudier des synergies voire une éventuelle fusion avec son partenaire.

Mais le ministre du Développement économique, Pierluigi Bersani, a estimé récemment que le groupe franco-néerlandais n'avait encore proposé aucune solution satisfaisante. Et Air France-KLM qui a vu son titre plonger après l'annonce de ces contacts avec Alitalia a souligné que toute opération de rapprochement ne pourrait se faire qu'une fois Alitalia en passe de régler ses problèmes économiques et financiers et à condition de ne pas fragiliser le groupe aérien franco-néerlandais.

L'annonce du gouvernement italien - qui a lancé la sélection des banques conseil - profite en tout cas au titre Alitalia. Il gagnait près de 3,5% en début d'après-midi aux alentours d'un euro.

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